Euro 2024 : l'Espagne domine l'Angleterre sur le fil et s'offre un quatrième sacre européen

L’Espagne a remporté ses sept matchs de l’Euro, dont la finale ce dimanche soir à Berlin face à l’Angleterre (2-1), pour réussir un sans-faute comme la France de Platini en 1984. Après leur échec en 2021 face à l’Italie aux tirs au but, les Anglais, eux, butent encore sur la dernière marche.

Quarante-cinq minutes. Toute une mi-temps à attendre le premier arrêt d’un gardien dans cette finale. Sur un coup franc prolongé au second poteau, Foden reprenait en déséquilibre, pas de quoi inquiéter Unai Simon. Ce chiffre témoignait surtout de la mainmise des défenses car les deux formations s’étaient efforcées à proposer du jeu. Un peu plus l’Espagne avec ses 70 % de possession et dix premières minutes de domination.

L’Espagne devient le pays le plus titré à l’Euro avec 4 couronnes (1964, 2008, 2012 et 2024), devant l’Allemagne et ses 3 titres (1972, 1980, 1996).

Mais par la suite, les débats se sont équilibrés. Les efforts pour passer par les ailes par Shaw et Saka du côté des Anglais et Yamal et Williams du côté des Espagnols étaient annihilés par des défenses qui ne laissaient aucune opportunité sur les centres, à l’image de Kane, sans solution face à la paire Laporte-Le Normand.

À peine le temps de se questionner de l’impact de la sortie sur blessure du milieu Rodri à la pause que l’Espagne prenait l’avantage. Grâce à Ruiz puis Carvajal, la Roja trouvait de la vitesse et de la profondeur avec Yamal qui repiquait au centre pour servir Williams, seul au second poteau et décisif d’une frappe croisée (1-0, 47e).

Comme en huitième, quart et demi-finale où ils avaient été menés, la capacité de réaction des Three Lions était à nouveau mise à l’épreuve. Pourtant, dans l’immédiat, les Espagnols manquaient de doubler la mise, sur des phases construites, avec deux tentatives d’Olmo et de Williams juste à côté des buts de Pickford (49e et 56e).

Gareth Southgate, le sélectionneur anglais, tentait plus tôt que prévu son coup de poker en sortant Kane en pointe pour Watkins, l’homme qui a qualifié son équipe avec un but à la 89e minute face aux Pays-Bas en demi-finale. Le coup de boost ne durait guère et Pickford sauvait les meubles sur une frappe croisée de Yamal (66e).

Au bord du gouffre, malmenés par les déferlantes espagnoles, les Anglais revenaient au score grâce à un autre entrant, Palmer. Sur un contre, Saka alertait Bellingham dans la surface dont la remise en retrait aboutissait sur une frappe limpide à ras de terre dans le petit filet opposé du milieu de Chelsea (1-1, 73e).

Cette égalisation contre le cours du jeu n’ébranlait pas les certitudes des hommes de Luis de la Fuente dans le jeu. Ils reprenaient leur domination, mais Yamal, encore une fois, n’effectuait pas le bon geste au second poteau pour inquiéter Pickford, tout heureux de repousser des deux poings (81e).

La classe ibérique était récompensée sur une action de 80 m en six passes et un décalage pour Cucurella sur la gauche. Son centre à ras de terre était parfaitement coupé par Oyarzabal au premier poteau (2-1, 86e). Pour mater définitivement la résilience anglaise, il fallait bien un double sauvetage sur la ligne d’Unai Simon et d’Olmo sur des têtes de Rice et Guéhi (90e).

L’Espagne est de retour sur le toit de l’Europe où elle trône avec quatre titres désormais au-dessus de toutes les autres nations.

Vivian Massiaux

La fiche technique

BERLIN (Olympiastadion).?Espagne bat Angleterre, 2-1 (mi-temps : 0-0). Arbitre : M. Letexier (Fra.).

Buts.?Espagne : Williams (47e), Oyarzabal (82e)?; Angleterre : Palmer (73e).

Avertissements.?Espagne : Olmo (31e)?; Angleterre : Kane (25e), Stones (53e), Watkins (90e+2).

Espagne.?Unai Simon - Carvajal, Le Normand (Fernandez, 83e), Laporte, Cucurella - Ruiz, Rodri (Zubimendi, 46e), Olmo - Yamal (Merino, 89e), Williams, Morata (cap., Oyarzabal, 68e).

Angleterre.?Pickford - Walker, Guehi, Stones - Shaw, Rice, Mainoo (Palmer, 70e), Saka - Belligham, Foden (Toney, 89e) - Kane (cap., Watkins, 61e).