Depuis l’ancien couvent Jeanne de Lestonac, l’horizon s’étend à perte de vue sur les Cévennes et le lac de Naussac. L’imposant bâtiment de 100 m de long, fort de ses quatre niveaux côté sud, réduits à deux côtés nord, bénéficie d’un hectare de terrain. En contrebas, l’ancienne ferme a été transformée en garage et le gymnase continue d’être utilisé par les associations, les pompiers, l’école et des structures sociales.
« C’est un projet de territoire »Le plus curieux sur le site reste la petite chapelle funéraire et la chapelle qui s’élève aux second et troisième étages de l’édifice. De ce couvent, on sait peu de choses si ce n’est qu’il a été construit dans les années 1630 par la congrégation de Marie Notre-Dame, fondée par Jeanne de Lestonnac. Il est devenu par la suite pensionnat Notre-Dame, nombre de Pradelaines ont usé leurs jupes sur ses bancs jusqu’en 1973.Le bâtiment est vendu à l’association L’Essor en 1997 ; cette dernière reprend à son compte l’accueil d’enfants souffrant de troubles du comportement de la congrégation.Quand l’Essor fait savoir à la municipalité qu’elle souhaite transférer son Institut thérapeutique éducatif et pédagogique (Itep) Jeanne-de-Lestonnac à Monistrol-sur-Loire, en 2020, les élus n’ont pas hésité.
« On perdait une vingtaine d’emplois avec ce départ en 2023. Le conseil municipal s’est mobilisé pour acquérir le site et lui conserver sa vocation sociale ».
La commune l’achète pour 414.000 euros. La solution retenue a été de transférer les unités petite enfance et adolescence de la Maison d’enfants à caractère social (MECS) voisine, La Renouée. En effet, une partie de ses locaux n’est plus adaptée à ses activités et elle envisageait elle aussi de quitter Pradelles. « On voulait conserver ces emplois et garder le site vivant », insiste le maire.L’ancien couvent est en bon état mais des travaux sont nécessaires pour adapter les lieux aux activités de La Renouée. Un ascenseur doit être créé, des sanitaires aménagés dans chaque chambre, etc.. Le coût de ces aménagements est estimé de 1,5 à 2 millions d’euros.Le Département, l’OPAC, la MECS La Renouée et la communauté de communes du pays de Cayres Pradelles sont mobilisés dans le projet car comme le souligne Alain Robert, « c’est un projet de territoire ». La Fondation du patrimoine est également partie prenante.La mairie va conserver deux niveaux (les dortoirs des troisième et quatrième étages jusqu’à la chapelle). Ils bénéficient d’un accès indépendant. Ils seront transformés en six logements d’une surface de 50 m² dont la vocation touristique ou sociale reste à définir. L’étude de programmation arrive à terme ce mois-ci. Le financement des travaux reste à définir. Ils devraient durer un an. La MECS La Renouée pourrait emménager en 2025.
Nathalie Courtial
