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Anne Coudreuse et son double

L’« inépuisable éclat » des photographies de Kimiko Yoshida, réunies en un émouvant portfolio blotti au cœur de la revue, justifierait à lui seul qu’on achète le numéro 52 des Moments littéraires. Les haïkus de Diane de Margerie, que la poétesse confinée notait tandis qu’au-dehors le monde s’encovidait, fourniraient également une raison suffisante à la dépense ; et le « Carnet grec » d’Hervé Ferrage (Agios Lavrentos, Lafkos, Steni Vala, île d’Alonissos, Langada, Tholaria, Potamos, Porto Kalamitsi) ; et les « Riens » de Jacqueline Fischer, lointaine héritière de Guillaume d’Aquitaine.

Mais ce n’est ni pour les splendides et troublants portraits de Yoshida, ni pour les menus poèmes de Diane de Margerie, ni pour les stations méditerranéennes de Ferrage, ni pour les méditations et souvenirs de Jacqueline Fischer qu’on a acheté (avous-le : commandé au titre du service de presse) les Moments littéraires, mais pour les soixante pages consacrées à Anne Coudreuse.

 

De la recherche comme récit autobiographique

 

Anne Coudreuse : les lecteurs de nonfiction.fr la connaissent bien. Ils la connaissent pour ce que sa notice biobibliographique dit d’elle : pour une immense spécialiste du XVIIIe siècle, et tout particulièrement de la poétique des larmes au temps des Lumières – mais, déjà, derrière un tel sujet de recherche, le sujet qui recherche ne se révèle-t-il pas ? Ils la connaissent, surtout, pour ce que ses comptes rendus font d’elle : une infatigable veilleuse, qui prend son quart plus souvent qu’à son tour pour guetter, dans l’océan des publications quotidiennes, le surgissement d’une terre inconnue – ou, si l’on préfère, dans le ciel de la littérature contemporaine, l’apparition d’une étoile nouvelle.

On s’attendrait, en ouvrant les Moments littéraires, à la retrouver telle qu’en elle-même nonfiction.fr la change ; mais non : à mesure qu’on tourne les pages, on approfondit, on accuse, on aggrave la connaissance de cette figure qu’on croyait pourtant familière, et tantôt notre amitié se réjouit d’apprendre qu’il reste tant à lire d’elle, tantôt elle s’attriste de la voir si nument souffrir.

Car, non, le titre de sa thèse n’était pas trompeur, et Le Goût des larmes au XVIIIe siècle était bien, comme elle le dit elle-même dans le long entretien qu’elle accorde à Gilbert Moreau, « une autobiographie à la troisième personne ». « Pour Marc Fumaroli », ajoute-t-elle, « toute œuvre de compréhension littéraire réussie est autobiographique ». On ne lira plus du même œil, à présent, ses recensions pour nonfiction.fr.

 

Portraits d’Anne Coudreuse en diseuse de vérité

 

 Mais reprenons le dossier à sa première page. Y figure, avant les premiers paragraphes, un titre, « Anne Coudreuse et moi », précédé du nom de l’auteure, qui éclaire le référent de ce « moi » : Annie Ernaux. Hommage rendu par la prix Nobel à l’une de ses plus fines commentatrices ? Non, mais à une consœur : car Anne Coudreuse, on le découvrira ou le redécouvrira dans ce dossier, est aussi, d’abord peut-être, novelliste, romancière, diariste. Écrivaine en un mot – et une écrivaine qui ne craint pas, dit Ernaux, la « mise en danger ». Une écrivaine qui n’évite pas, que ce soit dans « L’Hyperbole pathétique », dans « Ma folie Marseille », dans « Requiem pour un palindrome » (récits courts, nouvelles si l’on veut), ou dans Le Nom des fous, dans Comme avec une femme (récits longs, romans à leur façon), à raconter sa tentative de suicide, un soir d’août 1990. À raconter, aussi, la nuit obscure qui l’a précédée ; puis l’hôpital psychiatrique (l’HP en deux lettres) ; mais également l’homo- et la grossophobie à l’ENS de Fontenay-Saint-Cloud (car être major ne vous protège ni de ces surnoms qui, pour être proustiens, n’en sont pas moins blessants, ni de ces petits mots gentils griffonnés au dos d’un ticket de métro et déposés, courageusement, dans votre casier).  

Après Annie Ernaux, c’est au tour de Fabienne Jacob de saluer Anne Coudreuse, sa vie, son œuvre, indissociablement. Fidèle au titre durassien de son petit texte (« Son nom d’arbre sur le pont vide »), elle médite d’abord (un peu dans l’esprit de Leiris, qu’Anne Coudreuse aime tant), sur ce mot, justement, de Coudreuse, un peu couseuse, un peu coudrier. Mais très vite elle s’interrompt : « Quand je pense que cette femme a sauté d’un pont, j’arrête le char de l’onomastique ». Il y a des choses qui font taire les mots ; pour un moment au moins : car Fabienne Jacob trouve en fin de compte les ressources pour terminer son portrait de cette femme « généreuse et brillante » qui « a la bonté qui lui coule dans les yeux », qui n’a « pas que le goût des larmes », mais aussi « celui du rire, même du fou rire », et qui nonobstant « dit facilement la vérité », aussi sombre soit-elle.

 

Portraits de l’artiste en jeune fille

 

Suivent, enfin, deux autoportraits, de nature différente : l’entretien, d’abord, qu’on évoquait plus haut ; et trois morceaux diaristiques (mais est-ce bien à proprement parler un journal ?) subsumés sous le titre dostoïevskien de « Souvenirs de la maison du mort ». Il y est beaucoup question d’enfance, de jeunesse.

Anne Coudreuse y rend à hommage à Rousseau, qui a su « écrire sur son enfance sans hésiter à entrer dans le “chemin fangeux” des confessions en décidant, par exemple, de raconter les effets d’une fessée qu’il a reçue ». Elle s’y souvient comment sa mère « n’arrivait jamais à l’heure à la sortie de l’école, à la fin de l’étude » ; et comment elle-même, petite fille pour quelques trop longues minutes abandonnée, se disait : « je laisse encore passer dix voitures et après je pleure ». Elle y raconte comment ses parents, qui pourtant, à la librairie, lui laissaient acheter ce qu’elle voulait (Baudelaire, Rimbaud, Breton, Zola, Sartre), sans contrôle ni censure, croyaient en elle sans y croire : « oh, mais ça, c’est pour les gens intelligents. Tu sais, Pompidou, Sartre », lui dit un jour sa mère, à propos de Normale. Et l’on songe incidemment, en découvrant cette mère un peu « punk », à celle de Geneviève Brisac, qui sans doute aurait elle aussi été capable de lancer en public des aphorismes aussi judicieux que celui-ci : « on dit que les femmes obèses ont des maris impuissants. »

Outre la mère, par ailleurs, l’entretien est hanté, comme l’œuvre d’Anne Coudreuse en général, par le spectre de cette écrivaine à qui, jeune étudiante, elle se lia d’amour, et qui la laissa un jour sur le carreau, abîmée dans sa chair mentale comme dans sa langue : « Tous les mots étaient contaminés, salis, mensongers, déjà utilisés, et c’est avec ces mots-là que je devais trouver la manière et la matière pour dire ce que j’avais ressenti, éprouvé, pour dire la vérité. »

Et puis elle dit autre chose encore – elle dit qu’elle s’appelle aussi Marion Dessaules, que le père, dans les récits de Marion Dessaules, c’est son père à elle…

 

« Cette part de l’humaine condition »…

 

Annie Ernaux et Fabienne Jacob admiraient qu’Anne Coudreuse sache faire de la bonne, de la grande recherche sans dérober aux regards le sujet-lecteur que donc elle est… C’est en fait un art de la lecture que de la sorte elle propose : « Si nous lisons ou écrivons, c’est pour être à la fois tout à fait seul, maître d’un univers à soi, et avec tous les autres ; nous sommes cette part de l’humaine condition que décrit Montaigne. » Et on l’éprouve, en effet, en lisant les « Souvenirs de la maison du mort », quand Anne Coudreuse évoque de ces petites scènes que leur banalité même rend bouleversantes (« pour moi, le détail, c’est la chair même de la littérature », déclarait-elle dans l’entretien avec Gilbert Moreau). Celle-ci, entre autres : « Dans un de mes premiers postes, dans ma jeunesse, une collègue avait remarqué ma capacité à travailler et à me concentrer dans un bureau collectif, où l’un passait un coup de fil et deux autres discutaient. En fait je voudrais hurler, demander le silence ». On ferme les yeux, et ce n’est pas Anne Coudreuse qu’on voit, mais soi-même, assis dans une « salle de travail », sur un fauteuil à roulettes vert chartreuse, au siège protégé d’un coussin d’une mollesse écœurante, essayant d’ignorer, alentour, l’affairement de la ruche incapable d’exsuder le moindre filet de miel…  

Il y a même, à ce dossier qui se suffirait pourtant à lui-même, un petit supplément sous la forme d’une chronique littéraire signée, comme il se doit, Anne Coudreuse, et consacrée à La Flamme vaincue de Radclyffe Hall. On se dit que cette fois, c’est bien la contributrice de nonfiction.fr que l’on retrouvera, identique à elle-même. Eh bien non, celle qui écrit des comptes rendus pour les Moments littéraires ressemble bien davantage à ce sujet-lecteur (à cette sujette-lectrice ?) décrite par Annie Ernaux, par Fabienne Jacob et (surtout) par elle-même, et qui, d’une anecdote, est capable, tout en rendant un compte fidèle de « ce grand roman psychologique qui dit bien toutes les difficultés à devenir qui l’on est », de vous convaincre que « nous » – vous, elle, l’humanité – « n’en sommes plus à un cauchemar près, ni à un petit accès de mégalomanie ».

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