Le Girardin industriel est un dispositif simple sur le papier : l’Etat propose aux particuliers de contribuer à l’achat de matériels neufs, comme des grues ou des camions, dans les départements et collectivités d’outre-mer. "L’objectif est de compenser le coût des investissements dans ces territoires, qui, du fait de leur éloignement, est supérieur de 25 à 30 % à celui de la métropole, explique Jérôme Devaud, directeur général délégué du groupe Inter Invest, acteur historique dans ce domaine. Plutôt que de recourir à des subventions pour effacer ce différentiel, l’Etat offre aux investisseurs privés, en contrepartie, une réduction d’impôt attractive, supérieure à leur apport."
L’investissement est à fonds perdu mais la compensation est de taille car la réduction d’impôt permet d’aller au-delà du plafonnement des niches fiscales de 10 000 euros. Elle peut grimper jusqu’à 40 909 euros de plein droit et 52 941 euros pour des opérations de plus grande ampleur, nécessitant un agrément de l’administration fiscale. Encore mieux : seule une fraction de la réduction d’impôt obtenue est prise en compte dans le plafond des niches fiscales. "Par exemple, une famille, ayant déjà 6 000 euros de réduction d’impôt liée à la garde d’enfants et 2 500 euros pour d’autres services à domicile tels que du jardinage, du ménage ou des cours à domicile, pourra encore obtenir 21 590 euros de réduction d’impôt supplémentaire en Girardin", détaille Jérôme Devaud. Chez Inter Invest, les projets offrent un rendement de 10 % tout au long de l’année, ce qui signifie que pour une mise de 5 000 euros, vous bénéficierez d’une réduction d’impôt de 5 500 euros.
D’autres acteurs, comme Ecofip, Profina ou Starinvest, proposent eux, des taux différenciés selon le moment de l’année. Logique : votre épargne sera immobilisée bien plus longtemps si vous souscrivez début janvier que fin décembre, avec une réduction d’impôt qui ne s’opérera qu’en juillet de l’année suivante. Ainsi, ces acteurs affichent le plus souvent du 14 % en début d’année, puis du 10 % lors du second semestre. Mais, passé l’été, il ne faut pas traîner. "Du fait d’un fort engouement, nous n’avons presque plus de produits à commercialiser", explique Mélanie Kabla, directrice du développement chez Ecofip, le n° 2 du secteur.
Bien évidemment, cet investissement comporte des risques, le premier d’entre eux étant de recourir à un acteur exotique, peu sérieux sur le montage du projet. Bercy retoquera alors votre dossier et vous perdrez tout votre capital. Autre point essentiel, vérifiez bien les garanties de l’intermédiaire choisi, tant contre les risques de requalification fiscale qu’en matière de responsabilité civile. En effet, vous restez propriétaire des outils financés, et donc responsable pénalement en cas d’accident.
