Donald Trump a échappé au pire. L'ex-président américain, 78 ans, a été évacué, le visage ensanglanté, après une fusillade survenue à Butler (Pennsylvanie), samedi 13 juillet, lors de laquelle le tireur et un passant ont été tués, et deux spectateurs grièvement blessés. Avant que les agents n'emmènent Donald Trump jusqu'à un imposant véhicule noir, il a levé un poing en direction de la foule, en signe de défi. "J'ai été touché par une balle qui a transpercé le haut de mon oreille droite", a-t-il affirmé sur sa plateforme, Truth Social.
Le président démocrate Joe Biden, qui doit affronter Donald Trump à l'élection de novembre, s'est dit soulagé d'apprendre que le républicain soit apparemment en bonne santé tout en condamnant de "telles violences". Joe Biden a parlé avec Donald Trump, a précisé la Maison Blanche.
Des images non vérifiées montrent le corps de l'assaillant présumé, gisant sur le toit incliné d'un bâtiment bas d'où il a tiré, suscitant la terreur et la panique chez les spectateurs. Lors d'une conférence de presse samedi soir, le FBI a confirmé que les tirs étaient bien une "tentative d'assassinat". Ce dimanche, "le FBI a identifié Thomas Matthew Crooks, 20 ans, de Bethel Park, Pennsylvanie, comme étant l'individu impliqué dans la tentative d'assassinat de l'ex-président Donald Trump ," a indiqué l'agence dans un communiqué cité par les chaînes NBC et CBS. De nombreux témoins ont déclaré avoir vu le tireur avant la fusillade et avoir alerté la police de Butler qui a affirmé avoir "répondu à un certain nombre de rapports d'activité suspecte", sans donner plus de précisions.
Ce meeting à Butler, en Pennsyvlanie (nord-est), était le dernier avant la convention républicaine qui débute lundi à Milwaukee (Wisconsin), et au terme de laquelle Donald Trump doit être officiellement investi candidat du Parti républicain à la présidentielle. Son équipe de campagne a confirmé samedi soir que l'ex-président a l'intention de s'y rendre après avoir subi un examen médical à l'hôpital à titre de précaution.
Il a été vu descendre sans aide de son avion, quelques heures après avoir la tentative d'assassinat, selon une vidéo postée sur les réseaux sociaux par sa directrice adjointe de communication. Le candidat républicain, qui venait de commencer son discours par une de ses habituelles tirades sur les migrants, accusant Joe Biden de les avoir laissés massivement entrer dans le pays, a aussitôt été plaqué au sol par les agents du Secret Service.
Dans l'assistance, des cris d'effroi ont fusé, des spectateurs se sont jetés à terre. Au bout de quelques instants, Donald Trump s'est relevé, la chevelure ébouriffée et sans sa casquette rouge, entouré par les agents. "Laissez-moi prendre mes chaussures", l'a-t-on entendu leur dire. Il a ensuite été escorté de l'estrade jusqu'à sa voiture, levant le poing en l'air à plusieurs reprises en signe de défi, sous les acclamations de ses partisans.
"Il est incroyable qu'un tel acte puisse avoir lieu dans notre pays", a déclaré Donald Trump sur Truth dans les heures qui ont suivi, au risque d'attiser un peu plus les rivalités politiques. "J'ai tout de suite su que quelque chose n'allait pas car j'ai entendu un sifflement, des coups de feu, et j'ai immédiatement senti la balle déchirer la peau", a-t-il détaillé.
Les services secrets américains ont affirmé dans un communiqué que le tireur présumé avait "tiré plusieurs coups de feu en direction de la scène depuis une position élevée (située) à l'extérieur du rassemblement" avant d'être "neutralisé" par les agents. La police a confirmé qu'un spectateur avait été tué et deux autres grièvement blessés, tous des adultes de sexe masculin.
L'attentat a provoqué une onde de choc à travers la planète, les dirigeants de la Grande-Bretagne, d'Israël, du Japon et de la France ont notamment exprimé leur indignation. Joe Biden a écourté un séjour dans sa maison sur la plage du Delaware pour retourner à Washington. Il recevra des informations actualisées des services en charge de la sécurité dimanche matin, a indiqué la Maison Blanche.
Cette tentative d'assassinat a déjà ravivé les tensions politiques et des théories de conspiration de droite ont inondé les réseaux sociaux. Le sénateur J.D. Vance, un des colistiers putatifs de Donald Trump, a affirmé que la "rhétorique" de Joe Biden avait "conduit directement" à l'attaque de Donald Trump. Les conséquences de cet événement sur la campagne pourraient être immenses.