Ces deux hommes se sont connus en détention. Présentant chacun des parcours de vie chaotiques, sur fond d’alcool et d’errance, ils se sont retrouvés, le 30 juin dernier, autour de la place de la Victoire, en plein centre-ville clermontois.
Alcoolisés, après une consommation plus qu’excessive de whisky, ils maraudent autour d’un distributeur automatique de billets (DAB) situé à proximité. Après avoir raté une première cible, ils décident, vers 1 heure du matin, de s’en prendre à un jeune homme de 22 ans, venu retirer de l’argent. L’un des deux lui plaque une main sur la gorge, avec l’intention de lui soustraire sa carte bancaire et l’argent qui s’apprête à sortir du DAB. La victime parvient à s’enfuir avec le numéraire, mais sans sa carte, qui reste aux mains de ses deux agresseurs (*). Ceux-ci n’en feront pas usage : ils la casseront et la jetteront dans une bouche d’égout.
Les deux prévenus reconnaissentet regrettent finalement les faits à l'audienceRetrouvés peu après dans le secteur de la rue Fontgiève, où ils sont en train de consommer des bières, Julien Blondeau, 34 ans, et Hakim Ksiksen, 42 ans, avaient été immédiatement interpellés, puis placés en garde à vue.
Déférés ensuite au parquet, ils avaient été placés en détention provisoire le 1er juillet, en attendant leur jugement, le 11 juillet, dans le cadre d’une comparution à délai différé. Le court délai en question aurait dû permettre de réquisitionner et de visionner les images de vidéoprotection de l’agence bancaire où s’est produite l’agression. Mais celles-ci étant inexistantes, le tribunal correctionnel a dû se contenter, ce jeudi, de celles des caméras de la ville. Et, finalement – ce qui n’avait pas été le cas jusqu’à cette audience – de la reconnaissance des faits par les deux prévenus. "C’est très grave, ce qu’on a fait", admettent les deux hommes, défendus par Mes Bertrand Chautard et Fabienne Sertillange.
Vingt-deux et dix-huit mois de prison fermeLa procureure de la République, Emmanuelle Cano, a ensuite requis vingt mois de prison, ainsi que la révocation d’une peine de quatre mois de sursis probatoire prononcée en février 2020 par la cour d’appel de Riom à l’encontre de Julien Blondeau et vingt mois pour Hakim Ksiksen.
Le premier a finalement écopé de vingt-deux mois et son complice, de dix-huit mois. Ils ont tous deux été maintenus en détention.
Christian Lefèvre
(*) La victime ne s’est pas constitué partie civile. Elle n’était ni présente, ni représentée à l’audience.