Le Plan baignade, dans lequel l'Etat et les collectivités franciliennes ont injecté 1,4 milliard d'euros depuis une décennie pour dépolluer le fleuve, avec les JO comme "accélérateur", fonctionne. C'est en tout cas ce que répètent la préfecture d'Ile-de-France et la mairie de Paris depuis les premiers bons résultats d'analyse bactériologique du fleuve, portant sur fin juin.
Vendredi, de nouveaux bons résultats ont été publiés, et ce alors qu'il pleut sur la ville hôte. La météo, dont l'impact sur la qualité de l'eau est essentiel, n'est en effet toujours pas au rendez-vous de l'été.
Ni l'un de ses corollaires, le débit, reparti en flèche autour de 550 m3/seconde, contre 450 la veille, alors qu'il se situe normalement l'été entre 100 et 150 m3/s.
Un plan C révélé
En revanche, la teneur du fleuve en bactérie fécale E.Coli, l'une des deux mesurées pour autoriser ou non la baignade, rentre de plus en plus dans les clous.
Entre le 3 et le 9 juillet, le point de prélèvement du pont Alexandre-III, le site olympique, n'a dépassé la norme de 1.000 unités formant colonie (UFC)/100 ml que le mercredi 3.
Les autres points de prélèvement ont affiché cinq jours sur sept dans le vert pour Grenelle et Bercy, et six pour le bras Marie.
Malgré un débit "trois fois supérieur" à la normale en été, "80% des analyses" sont "conformes aux seuils de la directive européenne", retiennent les organisateurs des JO dans ce bulletin.
La mairie de Paris, par le biais de l'adjoint aux JO et à la Seine Pierre Rabadan, a affiché une confiance mesurée après ces bons résultats.
"Je ne vous dis pas qu'on est très sereins vu la météo, mais on n'a pas d'inquiétude sur la capacité à tenir les compétitions à date", a dit Pierre Rabadan sur RFI.
"Avec des aménagements, si nécessaire", a-t-il cependant ajouté, une semaine après la révélation d'un plan C consistant à déplacer l'épreuve de natation marathon à Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne).
Le plan B consiste lui à reporter de quelques jours les épreuves de triathlon (30 et 31 juillet, 5 août), natation marathon (8 et 9 août) et paratriathlon (1er et 2 septembre) en cas de mauvais temps.
En cas de précipitations intenses, de l'eau non traitée - mélange de pluie et d'eaux usées - peut être rejetée dans le fleuve, un phénomène que des ouvrages de rétention inaugurés avant les Jeux ont vocation à empêcher.
Lâchers d'eau en amont
Anne Hidalgo doit montrer l'exemple en se baignant dans la Seine la semaine du 15 juillet. Selon une organisation partenaire de cet événement, le rendez-vous est donné le 17 au matin, sur le bras Marie, non loin de l'Hôtel de Ville.
Si le niveau de pollution du fleuve est globalement dans le vert, comme l'affirment les organisateurs, le débit reste toujours très problématique pour la baignade, mais aussi pour la cérémonie d'ouverture sur la Seine.
Le 5 juillet, la préfète de Haute-Marne avait pris un arrêté autorisant des restitutions d'eau d'un des lacs artificiels en amont de la Seine afin de, selon le préfet d'Ile-de-France, "récupérer des capacités de stockage en amont".
Selon le préfet Marc Guillaume, les règlements permettent d'aller "grosso modo jusqu'à 450 m3/s" pour autoriser la tenue des épreuves.
Quant à la centaine de bateaux qui navigueront sur la Seine le 26 juillet, "une demi-douzaine" d'entre eux devront être changés si le débit de la Seine reste à des niveaux très élevés, avait-il aussi dit mardi.
Car le débit peut aussi être en partie corrélé avec la hauteur de l'eau, qui peut devenir problématique pour passer sous certains ponts de Paris.
Des répétitions, reportées justement en raison du fort débit, doivent se tenir dans les quatre jours précédant la cérémonie d'ouverture. Et les conducteurs s'entraînent à l'aide d'un simulateur, souligne la préfecture.