Le leader : Romain Bardet
Equipe : Team Dsm-firmenich. 33 ans, professionnel depuis 2012. 65 kg ; 1,85 m.
Palmarès : 2e du Tour de France 2016, 3e du Tour de France 2017, 4 victoires d’étape sur le Tour de France, meilleur grimpeur du Tour 2019, 1 journée Maillot jaune.
11 participations au Tour de France (de 2013 à 2024).
Même si cette année, le grimpeur originaire de Brioude délaisse le classement général sur le Tour, pour sa dernière participation, l’équipe d’Auvergne ne pourrait pas se passer d’un leader comme lui.
Comme Raphaël Géminiani, qui nous a quittés récemment à l’âge de 99 ans, le leader de la Dsm-firmenich est monté deux fois sur le podium final, à Paris. Des performances qui datent un peu, certes, mais cela classe un coureur et Romain Bardet reste l’un des rares Français à pouvoir viser le top 10, s’il en fait un objectif, sur le Tour.
Dans notre team Auvergne, il aurait pratiquement toute l’équipe à son service pour aller chercher un bon classement final et des victoires d’étape sur des profils montagneux. Comme il a réussi le faire dès le premier jour du Tour 2024, le 29 juin à Rimini, avec en prime un premier maillot jaune, à 33 ans.
Le puncheur et sprinteur : Julian Alaphilippe
Julian Alaphilippe a vécu de grands moments sur le Tour, y remportant 6 étapes et portant pendant 18 jours le maillot jaune. Forcément, l'Auvergne compterait beaucoup sur le Montluçonnais pour briller encore. PHOTO Stéphane LEFEVRE
Equipe : Soudal Quick-Step Team. 32 ans, professionnel depuis 2013. 62 kg ; 1,73 m.
Palmarès : Champion du monde sur route 2021 et 2021, 5e du Tour de France 2019, 6 victoires d’étape sur le Tour de France, meilleur grimpeur du Tour de France 2018, 18 journées Maillot jaune.
6 participations au Tour de France (de 2018 à 2023).
Peu de coureurs ont un profil de puncheur comme Julian Alaphilippe, qui serait un électron libre dans notre équipe, en plus d’un leader de substitution. La meilleure chance pour le clan auvergnat d’avoir le maillot jaune, que le Montluçonnais a d’ailleurs porté 18 fois, sur trois Tour de France d’affilée (14 jours 2019, 3 en 2020 et 1 en 2021).
Dans les pentes raides, longtemps l'enfant de Désertines (Allier) n’avait pas son pareil dans le peloton pour faire de grosses différences et il conserve une bonne pointe de vitesse. Un atout toujours précieux quand on vise des victoires d'étape.
Remco Evenepoel aurait voulu l’avoir à ses côtés cet été pour ses débuts sur la Grande Boucle. “Loulou” a finalement décliné la proposition du phénomène belge pour mieux se focaliser sur les JO de Paris, dont il a fait un objectif majeur.
La Soudal a validé, mais l’Auvergne, elle, ne pourrait pas se passer de son double champion du monde et triple vainqueur de la Flèche Wallonne...
Le rouleur et baroudeur : Rémi Cavagna
Rémi Cavagna, un atout énorme pour l'Auvergne dans les contre-la-montre et comme équipier, auprès des coureurs protégés. PHOTO MARION BOISJOT
Equipe : Movistar Team. 28 ans, professionnel depuis 2016. 78 kg ; 1,86 m.
Palmarès : Champion de France sur route 2021, champion de France du contre-la-montre 2020 et 2023.
2 participations au Tour de France (2020 et 2023).
Le troisième Auvergnat de l’époque actuelle à savoir ce qu’est vraiment le Tour, pour l’avoir disputé deux fois, même s’il a souvent été barré pour la sélection à la Quick-Step. Moins en vue cette saison, depuis son départ à la Movistar, le TGV de Clermont reste un rouleur de haut niveau (4e du championnat de France), à compter parmi les favoris des contre-la-montre.
Il s’avère également précieux pour protéger ses leaders lors des étapes de plaine et tirer des bouts droits en tête du peloton. Le natif de Clermont a aussi dans sa panoplie une carte de baroudeur qu’il joue régulièrement et qui lui a valu des victoires de prestige sur la Vuelta, le Tour de Californie ou l’Ardèche Classic.
Sur des étapes de transition, sans trop de dénivelé, le champion de France 2021 aurait son mot à dire, pour animer la course et aussi mettre la balle au fond (5 victoires en 2023). Il aurait beaucoup plus de liberté pour s'exprimer dans notre équipe qu'à la Soudal-Quick-Step, où il est resté 7 ans en étant souvent bridé par des schémas tactiques établis pour des sprinteurs.
Le capitaine de route : Romain Combaud
Romain Combaud, parfait dans le rôle de capitaine de route, au vu de son expérience. Photo RIchard Brunel
Equipe : Team Dsm-firmenich. 33 ans, professionnel depuis 2015. 63 kg ; 1,75 m.
Palmarès : 2e du Grand Prix La Marseillaise 2019, 4e du Circuit de la Sarthe Pays de la Loire 2018.
Un équipier qui a le sens du sacrifice. Des qualités qui font du natif de Saint-Doulchard (Cher), installé depuis une dizaine d’années à Clermont, un profil recherché par les équipes, auprès de leurs leaders. Depuis 2021, le Puydômois d’adoption roule pour Romain Bardet, qui est aussi un ami dans la vie. Un rôle qu’il a tenu notamment dans le Giro 2022 et sur la Vuelta, l’an passé.
Protéger Bardet ou Julian Alaphilippe, ce serait aussi sa mission première dans notre sélection sur la Grande Boucle, qu’il n’a jamais courue, alors qu’il arrive en fin de carrière, à 33 ans.
Le grimpeur en devenir : Léo Bisiaux
Léo Bisiaux sur le Tour de France, ce sera une réalité d'ici quelques années. Photo GusSev
Equipe : Decathlon AG2R La Mondiale DT. 19 ans, professionnel depuis janvier 2024. 52 kg ; 1,78 m.
Palmarès : Champion de France, d’Europe et du monde juniors de cyclo-cross 2022/2023, 3e de la Course de la Paix 2024, 6e du Baby Giro Next Gen 2024.
A seulement 19 ans, envoyer le Riomois sur le Tour, serait prématuré, mais l’équipe d’Auvergne ne pourrait pas se passer de ses talents de grimpeur, en soutien de Bardet, quitte à ce qu'il n’aille pas au bout des trois semaines de course.
L’ancien champion du monde juniors de cyclo-cross ne fait que découvrir le cyclisme pro, cette saison. Reste qu'il apprend en accéléré et le Tour sera forcément à son programme, chez Decathlon, dans les années qui viennent.
En attendant, nous, on le sélectionne déjà, avec pour objectif d’accompagner le plus longtemps possible Bardet et “Alaf” sur les routes de montagne, voire de jouer sa carte et de se glisser dans une échappée.
L’équipier en apprentissage : Artem Fofonov
Artem Fofonov ne fait que débuter chez les pros, cette saison, à 19 ans, mais l'Auvergne aurait déjà besoin du Clermontois, au moins sur les premières étapes du Tour. Photo Astana Kazakhstan DT
Equipe : Astana Kazakhstan DT. 19 ans, professionnel depuis janvier 2024. 1,85 m.
Palmarès : 6e du championnat de France juniors 2023.
Comme Léo Bisiaux, ce Clermontois de 19 ans est directement passé pro en janvier dernier, dans une formation continentale, sans passer par la case amateurs. Objectivement, il est encore trop jeune et n’a pas non plus le niveau requis pour être aligné sur la Grande Boucle, que son père, Dmitriy, a couru cinq fois.
Il va lui falloir progresser pour un jour mériter sa place chez Astana, où il suit le modèle paternel.
Mais une équipe sur le Tour est composée de huit coureurs et Artem est notre 6e homme, à qui notre direction sportive demandera de s’accrocher dans le peloton et d’aller au moins au bout de la première semaine.
Le jeune baroudeur : Camille Charret
Multiple champion de France U19, sur piste et sur route, le Brivadois Camille Charret est bien trop jeune pour faire le Tour. Mais Arkéa a déjà misé sur lui et on le verra sur la Grande Boucle dans le futur.
Equipe : VC Villefranche Beaujolais. 18 ans (junior 2e année), professionnel à partir de janvier 2026, chez Arkéa-B&B Hôtels continentale.
Palmarès : Champion de France juniors sur route 2024, leader de la coupe de France U19 2024, vainqueur d’une étape au Tour du Pays de Vaud 2024.
Pour compléter notre équipe, on mise sur la jeunesse, en emmenant un coureur bourré de talent, le champion de France junior sur route. Evidemment, ce ne serait pas possible dans la réalité puisque le Brivadois n’est majeur que depuis une semaine (il a eu 18 ans le 3 juillet).
Mais Camille Charret a déjà un contrat pro en poche, il portera les couleurs d’Arkéa à partir de 2026 après une seule saison d’apprentissage chez les amateurs, l’an prochain, avec l’équipe de N1 de Villefranche-Beaujolais, son club actuel.
Vu ses performances au plus haut niveau, chez les juniors, on peut d’ores et déjà lui prédire un avenir radieux chez les pros. Son punch et ses qualités de rouleur sont la promesse d’une belle carrière. Deviendra-t-il le nouveau Alaphilippe ? En tout cas, il serait étonnant que ce pilier de l'équipe de France juniors n’ait pas réellement sa place sur le Tour d’ici quelques années.
Le futur grand rouleur : Louis Chaleil
Louis Chaleil (au centre) brille au niveau international, en U19. L'Issoirien est promis à une belle carrière et devrait être un coureur du Tour... quand il en aura l'âge. Photo GusSev
Equipes : Issoire Cyclisme et Decathlon AG2R La Mondiale U19. 18 ans (junior 2e année). 64 kg ; 1,80 m.
Palmarès : vainqueur du Grand Prix de Plouay juniors 2023, de la Guido Reybrouck Classic 2024, d’A Travers le Beaujolais 2024.
Comme Camille Charret, l’issoirien n’a pas l’âge de participer au Tour, puisque lui aussi n’est que junior 2e année. Mais son potentiel et ses résultats au niveau international devraient lui valoir rapidement un contrat pro. Peut-être dès l’an prochain, dans l’équipe développement de Decathlon AG2R, où il retrouverait un certain Léo Bisiaux, d’un an son aîné.
Ce serait une suite logique étant donné qu’il porte déjà le maillot “galaxie” en U19. En attendant, on en fait notre 8e homme sur le Tour dans notre équipe fictive. Parce qu’on ne pourrait pas se priver de ses qualités contre-la-montre, qui sont peut-être même supérieures à celle d’un Rémi Cavagna au même âge.
C’est dire à quel niveau évolue déjà l’Issoirien de 18 ans, qu’on voit comme le successeur de Jean-Claude Theillière dans le peloton professionnel. Et lui aussi fera sans doute le Tour, dans un avenir proche.
Le manager : Dmitriy Fofonov
Dmitriy Fofonov a dirigé un vainqueur du Tour, en 2014, chez Astana. L'Auvergne aurait un grand manager pour son équipe cycliste. Photo Francis Campagnoni
Equipe : Astana Kazakhstan Team. 47 ans. Professionnel entre 1999 et 2012.
Palmarès : vainqueur d’une étape du Critérium du Dauphiné 2008 et d’une étape du Tour de Catalogne 2002.
Directeur sportif depuis 2013.
5 participations au Tour de France comme coureur.
Pour le poste de manager, l’Auvergne a un candidat tout trouvé avec le Clermontois Dmitriy Fofonov, 47 ans. L’ancien pro kazakh a de sacrées références. Il a été le responsable du secteur sportif pendant 6 ans chez Astana, où il est toujours directeur sportif et officie d’ailleurs dans ce rôle sur l’actuel Tour de France.
Venu s’installer à Clermont, en 2000, après avoir signé dans l’équipe Besson chaussures dirigée par le Sayatois Patrick Bulidon, il n’en est plus reparti. Après une carrière pro prolongée chez Cofidis, au Crédit Agricole et à Astana, il a tout de suite enchaîné dans l’équipe kazakhe comme directeur sportif, en 2013.
Sur le Tour, le Kazakh de Clermont a dirigé des cadors, dont l'Italien Vincenzo Nibali, vainqueur à Paris, en 2014. Bref, une grosse expérience, bienvenue pour l’équipe d’Auvergne !
Le directeur sportif : Takehiro MizutaniTakehiro Mizutani a rejoint cette année le staff de l'équipe féminine Cofidis. L'ancien pro clermontois a dans son effectif une Auvergnate, Morgane Coston. Photo Cofidis Women Team
Equipe : Cofidis Women Team. 50 ans. Professionnel en 1999, 2000, puis de 2003 à 2006.
Palmarès : vainqueur d’une étape du Tour d’Alentejo 2005.
Directeur sportif depuis 2013.
Pour conduire la deuxième voiture technique, un nom se dégage : celui de Takehiro Mizutani. Parce que le plus Puydômois des Japonais en connait un rayon, en matière de stratégie et de direction sportive. Cela fait déjà 10 ans qu’il exerce ce métier, l’ancien sprinteur du Team Besson chaussures, où il a côtoyé Dmitriy Fofonov. Venu à Clermont étant adolescent, à 15 ans, sans ses parents, parce qu’il voulait faire du vélo et devenir pro, lui aussi a fait sienne la terre d’Auvergne.
Non seulement "Také” a réalisé son rêve et même gagné des courses, mais une fois sa carrière finie en 2006 il a continué à évoluer dans le milieu cycliste en dirigeant plusieurs équipes asiatiques.
Depuis cette saison, il a intégré le staff de la Cofidis Women Team, qu’il coache actuellement sur le 35e Giro d’Italia féminin, avec Mélanie Briot. Une expertise qui ne pourrait être que profitable pour nos cyclistes auvergnats.
Raphaël Rochette
