Quand le vivant limite les possibilités d’expérimentation, ce sont les modèles in vitro qui prennent le relais. Ils ont le pouvoir de simuler la digestion de particules alimentaires de taille réelle, et l’on peut y intégrer des composantes microbiennes intestinales.
Unique en FranceL’unité de recherche Medis (UMR 454 Clermont-Ferrand, Saint-Genès-Champanelle) dispose d’une plateforme de ces modèles unique en France pour l’estomac, l’intestin grêle et le côlon. Depuis quelques années déjà, la société Valbiotis (1) y fait avancer l’innovation thérapeutique, en explorant des solutions et compléments alimentaires basés sur des extraits végétaux.
Quatre brevets ont déjà été déposés en co-propriété avec l’Université Clermont Auvergne (UCA). Il s’agit de complexes actifs contre les maladies métaboliques telles que la lutte contre le cholestérol et l’hypertension artérielle. Deux sont déjà commercialisé ou en phase de commercialisation.
Exemple d'une simulation du microbiote iléal
Ces premiers résultats ont conduit l’Agence nationale de la recherche (ANR) à accorder un financement de 363.000 euros pour la création d’un laboratoire commun : entre la société Valbiotis et l’UMR Medis qui réunit déjà l’UCA et l’Inrae (environ 70 personnes sur deux sites).
Son nom : MIMETivDédié au développement de solutions innovantes de lutte contre les maladies métaboliques, ce labo vient d’être lancé à la Maison de l’innovation des Cézeaux, sous l’acronyme MIMETiv pour « Microbiote intestinal et maladies métaboliques chez l’homme ».
Lancement. Au centre, Stephanie Blanquet-Diot, directrice adjointe de l’UMR et, à sa gauche, Pascal Sirvent, directeur scientifique Valbiotis, présentent MIMETiv, Un labo destiné à des stratégies de lutte contre les maladies métaboliques et cardiovasculaires.
Son travail, avec des systèmes digestifs in vitro, permet de catalyser le développement de stratégies nutritionnelles et d’évaluer les paramètres complexes qui entrent en jeu dans la lutte contre les maladies métaboliques.
L’une des particularités du champ d’étude consiste à s’intéresser à ce qui se passe au niveau de l’intestin grêle. Et plus seulement au « microbiote » de l’ensemble du système digestif, ou seulement à partir de la matière fécale qui est le seul outil d'analyse non invasif utilisable chez l'homme.
Contribution médicale et scientifiqueFinancé pour 48 mois ( depuis le lancement du projet en janvier 2023), le nouveau labo doit apporter « une contribution scientifique sur le développement de stratégies nutritionnelles innovantes et d’un modèle gastro-intestinal très complexe intégrant le microbiote de l’intestin grêle humain. »
Le modèle développé par l’unité Medis devra apporter des données sur l'évolution dans l'environnement digestif et les modes d’action des substances actives végétales (les compléments alimentaires de Valbiotis) dans le cadre de stratégies non médicamenteuses de lutte contre les maladies métaboliques et cardiovasculaires.
(*) Le siège est à La Rochelle, avec un établissement secondaire à Riom, dans le Puy-de-Dôme.
Anne Bourges anne.bourges@centrefrance.com