Une présentation du dispositif de lutte contre les feux de forêts a eu lieu mardi soir aux abords du lac du Bouchet par le préfet de la Haute-Loire Yvan Cordier et la présidente du SDIS 43 (service départemental d’incendie et de secours) Marie-Agnès Petit. Tous les acteurs de la forêt, publique ou privée, étaient réunis mardi autour des services de l’État et des sapeurs-pompiers.
440 départs de feux en 2022Une étude a été lancée « pour voir comment anticiper et prévenir la problématique des feux de forêts : comment les empêcher, comment limiter leur développement et comment organiser la réponse opérationnelle » résumait Marie-Agnès Petit. Un premier rendu est espéré pour la rentrée.La Haute-Loire subit depuis longtemps des feux de forêts. Les incendies des gorges de l’Arzon en août 1974 (3.800 hectares détruits), à Chaspinhac en juillet 2005 (170 hectares) ou plus récemment à Saint-Pal-de-Mons dans les gorges de la Dunière en juillet 2015 (20 hectares) ou à Tiranges en avril 2020 (16 hectares), rappellent que le département n’est pas épargné. « En 2022, 440 départs de feux ont eu lieu sur tout le département », constatait Marie-Agnès Petit. « La cartographie de la Haute-Loire se retrouve dans un climat méditerranéen », preuve que les feux de forêts ne sont plus réservés aux seuls départements du sud de la France. 80 % des effectifs des sapeurs-pompiers altiligériens sont désormais formés aux feux de forêts. « L’objectif est d’arriver à 100 % d’ici 2028 ». La question de l’approvisionnement en eau pour lutter contre les feux, dans des secteurs parfois sévèrement touchés par la sécheresse, se posait également.
Des patrouilles en forêtsL’ONF (office national des forêts) et l’OFB (Office français de la biodiversité) vont mener conjointement, parfois avec l’appui de la gendarmerie, des patrouilles. Une trentaine est prévue sur l’été pour aller à la rencontre du public et les sensibiliser sur les risques de départs de feux. « 90 % des feux de forêts sont d’origine humaine », a rappelé le patron des gendarmes en Haute-Loire, le colonel Christophe Marboutin. « Dix enquêtes sur des incendies criminels ont été réalisées l’an passé. » Cinquante enquêteurs environnement ont été formés au sein de la gendarmerie. Le CRPF (centre régional de la propriété forestière) a mis l’accent sur « une forêt localement très dépérissante et chargée en combustible ». Le dépérissement est très marqué « sur les pins sylvestres ».Quant aux moyens matériels, l’État a accordé au Sdis une subvention de 1,7 million d’euros. « Elle va permettre d’acquérir une dizaine de camions supplémentaires », a souligné le représentant de l’État. Il invitait également « à faire attention. Nous allons avoir une culture du risque similaire à celle de l’Ardèche et de la Lozère. Avec pour les particuliers, l’obligation de débroussailler chaque année afin d’éviter les feux de forêts ».
Lionel Ciochetto
Des Giff prépositionnés en été
Le groupe d’intervention feux de forêts (Giff) est composé de plusieurs véhicules et d’un total de 18 sapeurs-pompiers. Il comprend un véhicule tout-terrain de reconnaissance et de commandement, quatre camions-citernes feux de forêts (CCF) (ou 3 CCF et un engin d’appui type porteur d’eau comme un camion-citerne de grande capacité ou un camion-citerne incendie mousse). Le Giff permet de combattre efficacement un feu de forêt mais peut aussi être mis en place en des lieux stratégiques en préventif, lorsque le risque est élevé (sécheresse, chaleur, vent). Ces groupes prépositionnés sont au nombre de 7 en Haute-Loire. « Ils permettent d’apporter une réponse massive et rapide. Nous essayons de gagner du temps en permanence », rappelle le commandant Xavier Lechten, référent feux de forêts au Sdis 43.
