« Je suis vraiment très heureux. Les champions ont utilisé à plein le terrain qu’on leur proposait. Jusqu’à présent, il y avait eu de très belles bagarres, comme l’échappée de Van Avermaet, en 2016, mais il n’y avait jamais eu un duel au sommet. On a enfin eu la bagarre au sommet que mérite le Cantal. Quand on trace une étape comme celle-là, on rêve que ça se passe comme cela s’est passé », jubile Christian Prudhomme, deux heures après l’arrivée au Lioran, ce mercredi 10 juillet.
« Depuis que je suis directeur du Tour, je me suis appliqué à montrer qu’en France il y a des lieux pour des bagarres formidables ailleurs que dans les Alpes et les Pyrénées. Voir la ferveur des gens, voir l’attaque de Pogacar dans le pas de Peyrol, voir Vingegaard revenir dans le Pertus, voir ce sprint comme sur la piste des deux meilleurs coureurs du monde, isolés des autres, c’était formidable. Dans le cyclisme, il n’y a pas que les cols à plus 2.000 m. Le Massif central, les Vosges et le Jura peuvent offrir des terrains extraordinaires pour la légende des compétitions cyclistes. Ce sont les pentes raides qui font la différence et sur ce point, le Cantal n’a rien à envier aux autres », analyse le patron du Tour.
L'hommage à BardetChristian Prudhomme est tout aussi heureux de l’hommage rendu à Romain Bardet dans les ultimes kilomètres de la terrible ascension du pas de Peyrol : « J’ai vu les images, il tapait dans les mains des supporters, il a embrassé ses parents à l’arrivée au Lioran. Son Tour, il l’a déjà formidablement réussi avec son maillot jaune. Il est remarquable et je lui souhaite de lever encore les bras. Romain, il aura encore beaucoup d’autres vies. J’ai beaucoup d’affection pour lui et la plus profonde estime. »
Digne du Tour 1989Cette magnifique étape, Christian Prudhomme la mesure au nombre de SMS reçus dans la journée. « De partout. D’Espagne, de Belgique, de France… Ils m’ont dit “fantastique”, “magnifique”, en se référant à 1989, quand Greg LeMond avait remporté le Tour pour huit secondes dans la dernière étape. De la Creuse au Cantal, dans ces départements ruraux magnifiques, le Tour de France était aujourd’hui digne de 1989. » Pierre Raynaud