. Deschamps confirmé mais crédit entamé
Sous contrat jusqu'en 2026, Didier Deschamps va poursuivre son bail commencé en 2012. Le technicien de 55 ans, qui possède déjà la plus longue longévité à ce poste dans l'histoire des Tricolores, ne compte sûrement pas raccrocher même s'il fait l'objet de fortes critiques après un tournoi terne et des prestations très décevantes de la part de ses troupes (4 buts inscrits en 6 matches, dont un penalty et deux CSC).
Interrogé sur son avenir mardi juste après l'élimination face à l'Espagne en demi-finale (2-1), il n'a d'ailleurs pas caché son agacement.
"Posez la question à mon président. Moi je vous respecte, essayez de respecter les personnes qui ont des responsabilités. Je ne vais pas répondre à celle-là aujourd'hui, mais vous savez très bien ce que pense mon président", a-t-l lancé.
Le patron de la Fédération française de football Philippe Diallo l'a justement confirmé dans ses fonctions au lendemain du choc contre la Roja.
"Je ne vois pas de raison de remettre en cause son contrat. Les résultats du passé plaident pour lui et les objectifs ont été atteints. Didier poursuivra sa mission (...) Il faut maintenir l'équipe de France dans cette direction", a-t-il déclaré à L'Equipe.
En terme de lauriers récoltés, difficile en effet de faire mieux que Deschamps, qui a gagné en 12 ans un titre mondial (2018) et une Ligue des nations (2021) tout en se hissant en finale de l'Euro-2016 et de la Coupe du monde 2022. Mais n'est-il pas en fin de cycle?
Il y a peu de chances que le sélectionneur, qui a toujours voué un culte au résultat, quels que soient la manière et le spectacle proposés, modifie sa philosophie. Mais s'il veut avoir la paix et ne pas voir surgir au-dessus de lui l'ombre de la légende Zinédine Zidane, le candidat naturel à son éventuelle succession, il a intérêt à bien négocier ses prochains rendez-vous à la rentrée, avec les débuts de la Ligue des nations face à l'Italie puis la Belgique, les 6 et 9 septembre.
Un départ laborieux dans cette épreuve le fragiliserait encore davantage avant de se lancer en mars 2025 dans les qualifications du Mondial-2026.
. Un groupe à régénérer autour de Mbappé
A défaut de changer en profondeur ses orientations tactiques, Deschamps jouera-t-il l'ouverture au sein de son groupe? Une chose est sûre, il va logiquement continuer à construire autour du capitaine Kylian Mbappé.
Le sélectionneur devra cependant réfléchir à des alternatives, qui ont tant manqué en Allemagne pour pallier les défaillances de sa superstar et de l'autre leader technique, Antoine Griezmann.
Hormis les deux attaquants du PSG Randal Kolo Muani, buteur en demi-finale et à l'origine du succès en 8e de finale contre la Belgique (1-0), et le jeune Bradley Barcola (21 ans), personne n'est sorti du lot dans le secteur offensif.
La retraite internationale d'Olivier Giroud et les apparitions guère convaincantes de Marcus Thuram, qui ne semble pas avoir le niveau international requis, ouvrent des perspectives pour le poste de N.9, même si les candidats ne sont pas nombreux.
Il faudra aussi guetter le destin en bleu de Griezmann, qui aura 35 ans en 2026. Ce cadre historique, l'un des principaux artisans du sacre mondial de 2018, a vécu un Euro cauchemardesque et a fini remplaçant en demi-finale.
Il a révélé mardi avoir "toujours envie" de continuer en sélection tout en critiquant à demi-mots les choix de Deschamps.
"J'ai mal commencé mais j'ai essayé de tout donner, avec beaucoup de changements tactiques et de positions, il fallait tout le temps s'adapter", a-t-il expliqué.
La même incertitude entoure N'Golo Kanté (33 ans), exilé en Arabie saoudite mais invité surprise de l'Euro au milieu de terrain. L'ex de Chelsea, après un excellent démarrage, a semblé marquer le coup physiquement avec l'enchaînement des rencontres.
Pour le reste, que ce soit dans l'entre-jeu, en défense ou chez les gardiens, l'ossature devrait rester la même.
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