Un homme de 63 ans, en état de choc, a été retrouvé à proximité d'un abribus dans le hameau d'Orgy (Chevannes), dans la soirée, mercredi 3 juillet 2024. Vers 22 h 30, le sexagénaire, au tee-shirt déchiré et au pantalon souillé, se déplaçait, pieds nus, dans les rues du village. Pouvant à peine parler, il était incapable de décliner son identité. Blessé à la tête, il a été transporté à l'hôpital par les sapeurs-pompiers de l'Yonne, dans un état jugé préoccupant.
Enlèvement et séquestrationRapidement, les policiers du commissariat de police d'Auxerre font le rapprochement avec une mission qui leur avait été confiée le même jour, en début de soirée, par le SDPJ (service départemental de police judiciaire) de Seine-Saint-Denis. Celle de retrouver dans le secteur de Chevannes un véhicule Renault Scénic à bord duquel se trouvaient deux hommes suspectés d'un enlèvement suivi d'une séquestration et de violences à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), dans la nuit du 1er au 2 juillet 2024. Les téléphones des ravisseurs, qui avaient borné dans l'Yonne, avaient permis d'activer cette piste icaunaise.
Les policiers d'Auxerre ont alors mis en place vers 19 h 30 un contrôle routier sur la RD 965 entre Villefargeau et Pourrain. Dispositif qui a porté ses fruits et permis l'arrestation des deux suspects, 36 et 61 ans, à bord du monospace recherché. Après un passage éclair en garde à vue au commissariat d'Auxerre, ils ont été pris en charge par les policiers parisiens.
Demande de rançon en cryptomonnaie de 1.300.000 €D'après BFMTV, les faits remontent à la nuit du 1er au 2 juillet 2024 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Contrainte par plusieurs individus à monter dans une voiture, la victime, bijoutier en région parisienne, aurait été enlevée. Quelques instants plus tard, la femme du kidnappé aurait reçu plusieurs messages sur son téléphone portable lui indiquant qu’elle devait verser la somme de 1,3 million d’euros en cryptomonnaie si elle voulait revoir son mari vivant. Les ravisseurs auraient appuyé leur demande avec des photos du mari, sur lesquelles il semble avoir été molesté.
Toujours d'après la chaîne d'information en continu, les ravisseurs auraient relancé les proches de la victime après avoir revu à la baisse le montant de leur rançon en échange de sa liberté. À l'arrivée, si des négociations pour fixer une remise de rançon ont été menées, les ravisseurs ne se seraient jamais présentés aux différents points de rendez-vous.
Présentés à un juge d’instruction, vendredi 5 juillet, en vue de leur mise en examen, les deux interpellés ont nié les faits reprochés. À l’issue, un juge des libertés et de la détention (JLD) devait décider de leur incarcération.
Thomas Ribierre