Bigflo et Oli, Claudio Capéo, Bon Entendeur. On connaît surtout le World Festival Ambert pour ses têtes d’affiche. Mais derrière le succès de l’évènement musical de l’année ambertoise, se cache aussi Laurent Force. Le gérant de la Société livradoise boissons (SLB) Force et Fils livre la quasi-entièreté des boissons, alcoolisées ou non.
Depuis combien de temps distribuez-vous les boissons au festival d’Ambert ?
C’est mon grand-père, qui a commencé à livrer le festival dès sa création dans les années 1970. Il n’était encore qu’un festival de folklore. Et puis, en 2018, quand le Livradoué-Dansaïre a opéré un virage vers le World Festival, on les a naturellement suivis.
Votre entreprise est installée à Ambert depuis près de cent ans. Est-ce ce qui vous a permis d’obtenir le marché ?
Ça a sûrement dû jouer oui, mais je ne sais pas exactement comment ça s’est fait. Mon grand-père devait connaître les organisateurs, ou bien avoir l’ami d’un ami qui les connaissait. C’est comme ça que ça marchait à l’époque. Et depuis toutes ces années, nous nous sommes restés fidèles. Et ça marche.
L’événement est réputé. Cela doit être une part conséquence de votre chiffre d’affaires.
C’est ce que tout le monde se dit ! Mais j’ai énormément d’activités à côté : j’ai un magasin, je livre les bars, hôtels et restaurants et je m’occupe des fêtes et manifestations à 50 km autour d’Ambert. Donc oui, le festival est une très belle cerise sur le gâteau, 8 % de mon chiffre annuel, mais il ne représente pas tout. Même si d’années en années, avec l’ampleur qu’il prend sa part augmente.
Alors, l’organisation du festival ne vous occupe qu’en juillet ?
Loin de là ! On a commencé à réfléchir en octobre. Ensuite, ce sont des discussions tous les mois pour affiner le projet. Tout est mis en place à l’avance pour être sûr que tout se passe bien. Les fûts nous ont déjà été livrés il y a deux semaines, et en attendant le 18 juillet, ils sont mis au frais.
En chiffres, combien écoulez-vous de litres de bière ?
On va dire que ça se compte en quelques milliers de demis (rires).Concrètement, qu’est-ce que les gens pourront retrouver à la buvette ?
L’après-midi, le festival a lancé des siestes musicales. Il y aura donc du café et des jus. Le soir, pour ceux qui ne boivent pas, les sodas et softs habituels seront à la vente Pour les plus fêtards, les buvettes proposeront de l’apérol spritz à la tireuse. Cinq différentes bières seront aussi disponibles. Deux d’entre elles sont produites par la brasserie parisienne Gallia, dont celle qu’on écoule le plus, la blonde "de soif", à 4,2 %. Avant, c’était de la Heineken. Ce changement, c’est une volonté de la part du festival d’essayer de favoriser les produits français.
Et les prix ? Est-ce vous qui les fixez ?
Non. Dans ce type d’évènements, tout se fait par concertation entre les organisateurs du festival, les distributeurs et les fournisseurs. Mais il y a toujours eu et il y aura toujours une volonté de la part du festival de fournir des boissons à un prix abordable.
Alors on compare aux autres festivals tout en nous adaptant au prix du marché. On essaie de faire en sorte que tout le monde rentre dans les clous. Mais l’important, c’est vraiment la satisfaction des festivaliers.
Vous serez là tous les soirs en cas de pépin ?
Oui, comme chaque année. Mais cette fois, on sera deux. L’année dernière, je peux vous dire que je ne me suis pas ennuyé ! (rires). Il y a de plus en plus de monde, alors pour circuler, ce n’est pas forcément simple. Mais on s’en sort toujours.
Fanny Rodriguez
Une entreprise quasi centenaire. C’est l’arrière grand-père de Laurent Force qui a fondé l’entreprise Force boissons dans les années 1920. Depuis toujours ambertois, ses bureaux étaient alors installés en ville, boulevard de la Portette. Plus tard dans les années 1970, son grand-père reprend le flambeau et déplace le local route du Puy, en face de la piscine municipale. Dans les années 1980, c’est le père de Laurent Force qui monte la société et qui agrandit l’entreprise vingt ans plus tard. Enfin, en 2013, c’est Laurent qui prend les rênes, mais de son propre aveu, "cela fait plus de 30 ans que je suis dans le métier". La SLB Force et Fils porte bien son nom.