Après avoir accueilli la Movistar en 2016, le Saint-Pierre, à Aurillac, sera aux petits soins ce mercredi 10 juillet, pour l’équipe EF Education-EasyPost et son chef de file, l’Équatorien Richard Carapaz, troisième du Tour en 2021. Et ils en auront bien besoin après avoir enchaîné, au cours de la journée, les ascensions des cols de Néronne (3,8 km à 9,1 %), du pas de Peyrol (5,4 km à 8,1 %) menant au puy Mary, du Pertus (4,4 km à 7,9 %) et de Font de Cère (3,3 à 5,8 %).
L’établissement est un habitué. À chaque passage du Tour, l’hôtel, qui trône face au Gravier, accueille des cyclistes. « Les chambres sont bloquées quelques jours avant que le parcours ne soit rendu public », dévoile Jérôme Lavergne, gérant de l’établissement.
Cahier des charges précisC’est Amaury Sport Organisation, l’organisateur de compétition, qui s’occupe de réserver les chambres, une vingtaine en moyenne par hôtel : une équipe cycliste compte environ vingt-quatre personnes, coureurs et staff compris. Les hôtels ne connaissent le nom des formations hébergées que quelques jours avant le départ. Tous les établissements retenus par l’organisation doivent répondre à un cahier des charges très précis, que nous avons pu consulter. Il faut si possible attribuer toutes les chambres de l’équipe sur le même étage, augmenter le nombre de draps et de serviettes pour les massages des coureurs…
Certaines équipes sont très à cheval sur la literie. Il est arrivé, par le passé, que des coureurs dorment sur leur propre matelas
Il faut également préparer de la glace pour les kinés, prévoir des alimentations électriques et des arrivées d’eau pour les camions, bloquer des places sur le parking ainsi que quelques bouteilles de champagne au frais, en cas de victoire ! Explications diététiques, quantités précises, cuissons…
Côté alimentation, un cahier des charges strict est à respecter, avec les explications diététiques, les quantités précises, les cuissons… Les horaires de service sont aussi précisés. Normalement, un menu identique est servi à toutes les équipes le même jour, quel que soit leur lieu de résidence. Mercredi soir, ce sera cœur de rumsteck Label rouge à l’échalote et au thym.
« Le rumsteck est source de protéines et il contient du fer héminique et du zinc, il apporte également des vitamines du groupe B », indique le book d’ASO. Mais la majorité des équipes se déplacent désormais avec son chef et donc, ses propres recettes. Il établit une liste de courses aux hôtels et parfois cuisine, lui-même, les ingrédients. « Nous leur mettons nos cuisines à disposition. »
Tout vérifier avant l'arrivée des coureursChaque matin d’étape, les intendants d’ASO revisitent les hôtels avant l’arrivée des sportifs, pour vérifier les cuisines, les ingrédients, le nombre de chambres, si les draps pour les massages sont bien disponibles, toute une série de détails, l’électricité… Tout le cahier des charges y passe.
« C’est une activité différente de ce que l’on fait la semaine. » Mais pas incompatible puisque l’hôtel poursuivra dans le même temps l’accueil des autres clients, sans oublier quelques chambres, là encore réservées par ASO, pour les membres de l’organisation, la Garde républicaine, la police, le service médical et les commissaires.
Emmanuel Tremet