Ses 19 blogs créés sur le darknet depuis 2021 avaient reçu pas moins de 20.000 visiteurs et plus de 1.800 « likes ». Sur « Les petites choupinettes » ou « Les petites louloutes », le quadragénaire, qui avait élu domicile depuis peu dans l'Allier, postait les photos de fillettes âgées de 2 à 3 ans dénudées.
C’est grâce à Pharos, la plateforme gouvernementale qui permet à chacun de signaler les contenus illicites sur internet, que le pédophile avait été interpellé, puis placé en détention provisoire, début juin. Sur ses ordinateurs, les enquêteurs avaient découvert plus de 3.000 images pédopornographiques.
Lors de l’audience, le prévenu a redit ses regrets. Pour maître Dominique Lardans, « il faut poser la robe noire pour prendre la blouse blanche ». L’avocat de la défense a réclamé une expertise psychiatrique « digne de ce nom » pour pouvoir le juger : « Les rapports réalisés jusqu’ici sont soit contradictoires, soit trop succincts ». Le cas de cet homme, en récidive, relève de la médecine psychiatrique, a estimé Me Lardans : « À peine sorti de prison en 2021, il n’a pas pu s’empêcher de recommencer ».
Déjà condamné pour captation d’images pédocriminellesLe prévenu avait déjà écopé de cinq ans de prison ferme par le tribunal de Besançon, en 2018, pour détention et captation d’images pédocriminelles. Lors de son suivi socio-judiciaire, les expertises psychiatriques avaient établi qu’il n’y avait pas d’altération ni d’abolition du discernement. Le parquet de Moulins a versé ces rapports au débat.
Le tribunal a déclaré Alexandre Moratalla coupable et l'a condamné à quatre ans de prison ferme. Il devra aussi se conformer à un suivi socio-judiciaire de trois ans à sa sortie de détention, avec l’obligation de soins et de travail. S’il ne le respecte pas, il devra passer deux années supplémentaires derrière les barreaux. Il a l’interdiction définitive d’entrer en contact avec des mineurs.
Emeric Enaud