Bertrand est arrivé de Marseille il y a quelques mois. Pour trouver du travail dans le Cantal, il est très vite tombé sur Dispo-services, une association d’insertion professionnelle. Et depuis trois mois, lui et son collègue Éric s’occupent chaque matin de l’entretien extérieur du domaine de la Châtelleraie, à Saint-Étienne-de-Maurs. C’est la dernière acquisition de l’association.
Mettre le pied à l'étrierDepuis 30 ans, Dispo-services propose à des entreprises ou des particuliers d’embaucher des personnes qui sont « exclues de l’emploi », explique le président Gilles Combelle.
On s’est rendu compte qu’il y avait tout un vivier de personnes en recherche d’emploi qui n’étaient pas identifiées face à des employeurs qui ne trouvaient personne à embaucher
Un réseau que l’on retrouve à la Châtelleraie. En plus de Bertrand et Éric, trois personnes pour le service, deux pour l’hôtel et un veilleur de nuit travaillent sur le domaine, tous en réinsertion.
La patte de Dispo-services se retrouve jusque dans les chaises du restaurant. Retapées par les ateliers de menuiserie et de couture de l’association. Et les draps sont lavés dans la blanchisserie voisine, qui est aussi un atelier de réinsertion. Tous les rouages de la machine s’engrangent autour de la Châtelleraie.
« On renforce les équipes au fur et à mesure des rencontres et des personnes qui intègrent l’association », explique Gilles Picarougne, le directeur. Deux contrats en réinsertion devraient très vite rejoindre l’équipe, qui est toujours en recherche d’un commis de cuisine.
Un hôtel qui renaîtDispo-services a profité de la vente du domaine il y a deux ans. « C’était déjà un client, on perdait une grosse activité. Il a été séduit par le projet et on est entré en négociation. » Carrie Horgal est réceptionniste depuis 15 ans à la Châtelleraie. Elle a suivi les nouveaux propriétaires et encadre aujourd’hui les personnes en réinsertion. « On devait déjà former les nouveaux, ça ne me change pas tant que ça. »
L'hôtel peut accueillir jusqu'à cinquante personnes. Photo Jérémie FulleringerLe domaine est ouvert depuis avril et propose une trentaine de couverts en plus de l'hébergement. « On y va doucement. On découvre le secteur de l’hôtellerie et on ne sait pas encore complètement où on va, c’est un défi », explique Gilles Picarougne avec entrain.
Mona Bru