Une seule petite boule de poils provoque des dizaines de sourires. Depuis le mois dernier, l’Ehpad des Écureuils d’Ussel utilise la médiation animale pour ses résidents. Il s’agit d’une mise en relation entre humain et animal dans un but thérapeutique, social ou éducatif. Kilian Tapin, enseignant en Activités physiques adaptées (APA), amène son chien Pacha trois fois par semaine dans l’établissement.
Jeudi 4 juillet, 10 h 30. Dans son bureau, le jeune Puydômois caresse son fidèle berger d’Auvergne. « J’ai toujours eu des animaux, confie-t-il. Pouvoir lier mon chien avec mon travail, c’est génial. Ça améliore la qualité de vie de tout le monde : la mienne, celle des résidents et du personnel. » Dans un couloir de l’établissement, Kilian tient Pacha du bout de sa laisse rouge. Le canidé et son maître croisent Stéphanie, membre du personnel de l’Ehpad. Elle s’empresse de sauter sur le chien pour le câliner. « Si je suis contente d’avoir Pacha à l’Ehpad ? Il n’y avait qu’à voir ma réaction quand je l’ai aperçu ! », s’exclame-t-elle.
« Quand je rends visite à des résidents et que mon chien n’est pas là, certains disent d’abord “Il est où Pacha ?” avant de me dire bonjour. »
Le berger d’Auvergne poursuit sa balade dans les locaux. Dans la grande salle à l’entrée de l’Ehpad, quelques résidents sont réunis autour d’une table. À la vue du chien, tous ont immédiatement arrêté leur petite activité manuelle. « Oh, voilà Pacha ! », peut-on entendre. « Quand je rends visite à des résidents et que mon chien n’est pas là, certains disent d’abord “Il est où Pacha ?” avant de me dire bonjour », s’amuse Kilian. Le chien de cinq ans fait le tour des résidents. Des dizaines de mains le caressent.Dans la grande salle principale, Pacha fait le tour des résidents pour se faire câliner.
Une grande aide pour les soignantsÀ part tenir compagnie aux résidents, Pacha complète l’action des soignants. Sur le plan psychomoteur, les caresses, brossages et jeux avec le berger d’Auvergne encouragent les résidents à travailler la coordination de leurs membres. Et à les mobiliser. « Pendant une semaine, une résidente ne voulait pas marcher, se souvient Kilian. Je lui ai proposé de promener le chien, et elle s’est levée directement. » Les contacts physiques, les odeurs et la chaleur corporelle de l’animal stimulent aussi les personnes atteintes de troubles sensoriels. Pacha aide parfois aussi à rompre le sentiment de solitude de certains résidents.
Plusieurs chats vivent dans l'EhpadMais le chien n’est pas le seul animal à effectuer cette tâche. Depuis plusieurs années, l’Ehpad accueille deux chats : Samy et Ratatinette. « Eux font simplement de la présence, on ne les inclut pas dans la médiation », précise Marilyne Delbast, cadre de santé de l’établissement. Dans la section Alzheimer, Geneviève est assise sur le bord de son lit. À côté, sur une chaise, Samy dort. Le chat gris et blanc passe beaucoup de temps avec la résidente. « La nuit dernière, il a même dormi sous la couette avec moi, insiste Geneviève, grand sourire aux lèvres. Il me tient compagnie. Je l’adore ! »
Fin juin, l’Ehpad des Écureuils a accueilli un petit nouveau : Voyou, un chaton noir, blanc et marron clair. Morgan, aide médico-psychologique, descend le petit félin dans ses bras au rez-de-chaussée et l’amène à l’atelier chorale. La quinzaine de participants s’arrête de chanter. Tous les yeux sont rivés sur Voyou. Yvette le prend sur ses genoux. « On est allé le chercher nous-mêmes à la SPA de Chameyrat, déclare-t-elle fièrement. Ça me fait plaisir de le voir ! »Un petit groupe de résidents de l'Ehpad est allé jusqu'à la SPA de Chameyrat en minibus pour récupérer le chaton.
La médiation animale séduit de plus en plus au niveau national. Et sans aucun doute, la méthode fait l’unanimité à la résidence des Écureuils.
Texte et photos : Samuel Purdy