Les électeurs de la 3e circonscription de l’Allier ont largement réélu le député LR sortant Nicolas Ray, dimanche. Mais deux parties du territoire, dont la zone nord-est de l’arrondissement, ont persisté et signé pour le RN.
Certes, la victoire de Nicolas Ray est nette. Avec 59,07 % des voix, le député LR sortant fait légèrement moins bien qu’en 2022 en pourcentage (60,98 %), mais beaucoup mieux en bulletins. 31.075 cette fois, contre 19.296 il y a deux ans. Un score porté par la forte participation d’une part et le front républicain local d’autre part.
Cependant, il ne faut pas perdre de vue l’autre gagnant de ces élections législatives partielles. Le Rassemblement national. Certes, Rémy Queney, son candidat dans la 3e circonscription de l’Allier n’a guère eu le temps de ranger son parachute au placard.
Mais il n’empêche que même invisible, tant sur les affiches de campagne que dans les campagnes, il a tout de même récolté 40,93 % des suffrages. 21.528 électeurs ont porté leur voix, sur lui, ou plutôt son parti, entérinant leur choix du premier tour. Preuve, s’il en était besoin, de l’ancrage de l’extrême droite sur le territoire. Et même désincarnée localement.
Les principales villes de la circonscription ont particulièrement bien résisté, portant nettement le candidat LR en tête. 65,44 % à Vichy ; 63,79 % à Cusset, 66,4 % à Bellerive, où il siège comme conseiller municipal ; 59,16 % à Gannat… Contrairement aux idées trop souvent reçues, les zones rurales, elles aussi, n’ont pas cédé aux sirènes de l’extrême droite.
En Montagne bourbonnaise par exemple, seul le cœur de La Chabanne a balancé, avec une égalité parfaite entre les deux candidats. Mieux, la palme du plus fort vote en faveur de Nicolas Ray revient à Saint-Clément, avec 69,52 % des suffrages.
Le vote RN le plus fort dans les cantons de Lapalisse, Jaligny et du Donjon
En revanche, sur la carte de la circonscription, majoritairement teintée de bleu, des « poches » de votes RN émergent. Dans l’Ouest, d’abord, dans les cantons de Gannat et d’Escurolles, sur une diagonale entre Saint-Priest-d’Andelot à Saint-Didier-la-Forêt, en passant par Monteignet-sur-l’Andelot (là aussi, statu quo), Le Mayet-d’École et Broût-Vernet. Là, chaque fois, le long de la rivière Andelot, Rémy Queney l’emporte.
Mais la plus forte proportion se situe ailleurs. Dans le nord-est de la circonscription. Dans les cantons de Lapalisse, avec Isserpent, Châtelus, Droiturier, Périgny, Servilly, Barrais-Bussolles ; de Jaligny-sur-Besbre, avec Cindré, Treteau, Sorbier, Bert ; et enfin dans celui du Donjon, avec Lenax, Saint-Didier-en-Donjon, Le Pin et Chassenard.
Dans ces communes, très souvent frontalières de l’arrondissement de Moulins, les électeurs ont persisté et signé.Au total, dans la 3e circonscription, avec Mariol, esseulée au sud dans son choix, 21 communes sur 88 ont voté RN au second tour. Une parole que le député sortant devra aussi entendre.
Matthieu Perrinaud
