Depuis la semaine dernière, Bruno Murgue parcourt les routes altiligériennes pour interroger les habitants sur leur perception du bonheur.
L’infirmier libéral à la retraite a revêtu sa panoplie d’enquêteur. S’il n’a pas de loupe à la main, on le reconnaîtra facilement cet été, dans les rues ou sur les marchés, avec son tee-shirt, sa casquette et sa belle 2CV blanche floqués du slogan « Le bonheur, il est où ? »
Hypno-thérapeute spécialiste de l’arrêt du tabacÀ 73 ans, Bruno Murgue ne peut pas rester sans projet. « Je ne pourrais pas vivre seul, confie-t-il. J’ai besoin des autres ; je suis heureux à mon âge et je prends du recul. J’essaye aussi d’être cool et en paix avec moi-même, parce que j’ai aussi la chance d’être en bonne santé. » L’Yssingelais aime la convivialité, toujours dans l’écoute, la bienveillance et le partage. Sa carrière professionnelle le démontre parfaitement.En 1980 d’abord, avec deux copains, il avait monté le journal Loire Matin. Il a ensuite enseigné à l’école d’infirmières à Saint-Chamond (Loire) tandis que son épouse était médecin à Yssingeaux. Pour se rapprocher d’elle, il s’est installé comme infirmier libéral durant 30 ans dans la sous-préfecture de la Haute-Loire. En 2010, après le décès de son épouse, il décide de se former à l’hypnose et il devient addictologue tabac et alcool.Bruno Murgue, qui a toujours des projets plein la tête et plusieurs cordes à son arc, s’est ensuite lancé dans la restauration, en 2021. « J’ai racheté l’ancienne boucherie de la rue du Maréchal-Fayolle et j’ai créé la crêperie Chez Lôrette, que j’ai revendue. Actuellement, je suis une formation en méditation de pleine conscience. »
Un projet avec les scolairesUn nouveau projet qui l’a sans doute conduit à ressentir un vif désir de mieux connaître la Haute-Loire. « Je me suis dit que j’allais me rendre sur le terrain pour rencontrer les Altiligériens et les interviewer, faire des photos et des vidéos, prendre des notes en frappant tout simplement aux portes, en allant sur les marchés ou en interrogeant le curé du village. L’idée, c’est par la suite de réaliser un livre en faisant écrire mes textes enregistrés par les scolaires des deux écoles primaires d’Yssingeaux. Ou utiliser mes vidéos pour un film et, pourquoi pas, interviewer aussi les collégiens ? »
De la Haute-Loire… à Paris ?Le septuagénaire touche-à-tout poursuit : « J’irai de Blesle à Saint-Julien-Molhesabate et de Pradelles à Saint-Pal-en-Chalencon. Si cela fonctionne, j’aimerais faire la comparaison avec les Parisiens. J’irai alors dans le XIXe arrondissement pour poser la même question afin de mettre les idées les unes en face des autres. J’espère qu’on va bien m’accueillir. Je pars en “deudeuche” ; ainsi on me reconnaîtra facilement ! Je veux aussi faire cela pour mes enfants et petits-enfants ; c’est comme une transmission du papy. »Nul doute que ces rencontres avec Bruno Murgue devraient faire réfléchir les habitants qu’il croisera… et peut-être aussi, leur apporter un petit peu de bonheur.
