Mérinchal. Le rouge-queue en mode alarme. Le temps pluvieux et relativement froid qui sévit sur les Hautes Combrailles risque de perturber l’équilibre déjà fragile des populations d’oiseaux.
Je bats en retraite après avoir pris une belle engueulade. C’est comme cela plusieurs fois par jour depuis que j’ai décidé de créer une plate-bande au ras d’un vieux mur troué et fissuré de partout qui sépare le potager du verger. Cette initiative ne plaît pas du tout à un couple de rouges-queues à front blanc qui s’est installé dans le secteur. J’ai beau leur expliquer que ma famille habite ici depuis plus de cent ans et que nous avons toujours réservé une large part de terrain à la nature en gardant les vieux arbres et en plantant de nouveaux fruitiers, ils ne veulent rien savoir. Le mâle n’a que des « hui hui hui » en tête qu’il assortit régulièrement de « tèc tèc » d’alarme.
La règle d’or est de garder ses distancesJe ne sais pas exactement où se trouve le nid mais le fait que les oiseaux sont plus ou moins excités lorsque je suis à certains emplacements me permet de le cibler à quelques mètres près, bien que le couple d’oiseaux soit d’une extrême discrétion lorsqu’il s’agit de nourrir sa couvée. Par contre, je vois souvent le mâle et la femelle avec le bec rempli d’insectes en train d’attendre le moment propice pour fondre dans la cavité nuptiale. Lorsque je m’éloigne, un chant grinçant aux sonorités multiples semble me remercier.
Ces petits passereaux qui rejoindront l’Afrique équatoriale à l’automne n’ont pas de temps à perdre pour préparer leur seconde couvée à ce long voyage. Les rouges-queues à front blanc sont nombreux en Hautes Combrailles où ils chassent quelquefois en vol stationnaire de quelques secondes. Les mâles dévoilent alors un corps orange vif qui en fait un des plus beaux oiseaux de l’été.