Début mai, une reconstitution de la mort de Nahel, ce jeune de 17 ans tué par un policier à Nanterre lors d'un contrôle en juin 2023, a permis de tirer certaines conclusions. Selon un rapport de plus de 150 pages, consulté par BFMTV, l'agent de police qui a fait feu n'était pas en situation de "danger imminent", même si l'adolescent a bien redémarré volontairement son véhicule alors que les policiers le tenaient, lui et son passager, en joue.
"Pas de risque d'écrasement""La mise en mouvement du véhicule ne présentait pas de danger imminent pour les fonctionnaires de police", écrit dans le fameux rapport un expert en accidentologie. Selon lui, "le volant n'a pas été tourné vers" et "l'accélération a été de faible intensité", c'est pourquoi "il n'y avait pas de risque d'écrasement".
Toutefois, c'est bien Nahel qui a redémarré volontairement la voiture. La mise en action du véhicule automatique "ne résulte pas du simple fait d'avoir relâché la pédale de frein", selon les experts qui ont analysé la voiture. L'adolescent "a ainsi effectivement cherché à partir en effectuant quatre actions successives pour redémarrer le véhicule dont le moteur avait été coupé".
Pas de coup porté à la têteAutre zone d'ombre éclaircie dans ce rapport : selon le médecin légiste présent lors de la reconstitution du drame, aucun coup n'a été porté au visage de Nahel par les policiers, ce que les deux passagers de l'adolescent et d'autres témoins extérieurs avaient assuré. "Aucune ecchymose du visage ni du crâne" ni "aucune plaie" ont été constatées. "Si des coups ont été portés sur la victime, ce sont des coups qui n'ont pas laissé de trace visible donc qui n'ont pas été appuyés", est-il précisé le rapport consulté par nos confrères.
Le rapport d'expertise rapporte que le véhicule "a été conduit de manière dangereuse en raison d'une vitesse excessive au regard de la configuration des lieux". Dans le détail, Nahel a dépassé à six reprises les 90 km/h et a même atteint une fois la vitesse de 116 km/h au cours de la course poursuite qui a duré exactement 2 minutes et 40 secondes.
Pour rappel, en juin 2023, la mort de l'adolescent avait provoqué de violentes émeutes partout en France.