Essayer de parler à un commerçant, un premier samedi des soldes, c’est un peu mission impossible L’affluence de clients samedi matin donnait le sourire dans un contexte bien morose : entre les élections, la météo et la situation rue d’Allier, l’heure n’est pas à la fête.
Peu de passage rue d'AllierAu Dress code, rue d’Allier, à côté des nombreuses boutiques fermées, le moral n’est pas au beau fixe : « On va fermer, c’est beaucoup trop dur. On ne travaille pas assez », indique la vendeuse dont le contrat se termine fin juillet. La rue a perdu trop de passants et les points de couleurs peints par la mairie ne les ramènent pas. « L’idée est bonne, c’est joli, mais ça ne change rien au problème ». « C’est de l’argent gaspillé », complète Karine Cozette de Marie-Laure.
Chez Bayard, toujours, rue d’Allier, juste en face des bâtiments consolidés, le début des soldes est aussi compliqué : « on est une nouvelle boutique, on communique sur les réseaux sociaux, mais nous ne sommes pas encore très connus. On est bien soutenu par l’académie du commerce, alors on ne perd pas espoir. Et samedi matin, avec le soleil, on a fait une très belle matinée ».Un peu plus bas, Nuance 03 affiche une liquidation en vue de son déménagement et regroupement avec le magasin Indigo appartenant au même propriétaire. Ici aussi, on a constaté une baisse du passage, difficile à chiffrer, mais, « nous avons une clientèle d’habitués et de clients fidèles », explique le vendeur.Même discours chez Christine Laure qui fait un bon début de soldes après de longues ventes privées qui ont bien fonctionné. « Avec la fermeture de la rue d’Allier, je ne vois plus mes clientes à mobilité réduite que les maris déposaient juste devant la boutique et de manière générale, on a moins de passage. Mais on peut compter sur une fidèle clientèle ».
Encore un commerce qui ferme rue d'Allier, à Moulins
Même constat chez Jules : « on a réussi à faire nos objectifs, car même si la rue est fermée, les clients fidèles sont toujours là. On verra cet été s’il y a un peu de passage avec les touristes », glisse Océane Gaillard, responsable adjointe.Et dans ce contexte morose, les soldes ont commencé en fin de mois : « les gens n’étaient pas encore payés », souligne Gwendoline Casimir, responsable de Bayard.
Inquiétude avec les élections« Avec les élections, les gens sont inquiets, ils dépensent moins », a remarqué Fred Bayon de chez Marc-Ange, rue Paul Bert. « Certaines gardent de l’argent pour leurs enfants et petits-enfants parce qu’elles craignent pour leur avenir », complète Karine Cozette.Jusqu’à la rue Paul-Bert, on sent encore les secousses de la rue d’Allier : « de manière générale, les gens viennent moins en ville ». « Ils oublient qu’en semaine, il y a une heure de stationnement gratuite et deux heures le samedi », complète Gwendoline Casimir.
Rue Datas, au Dressing, Dominique Desmercière résume : « entre le temps et la politique, on peut dire que la période est morose. Le début des soldes est correct, mais reste timide ». Timide aussi du côté de Monoprix : « Nos clients ont profité des ventes privées. Là, on est à peu près sur les mêmes remises donc c’est plutôt calme. Ils attendent les autres démarquent avec des réductions plus importantes ».Soldes d'été 2024 à la boutique Otantis.
Chez OTtantis, Vanessa Journet est satisfaite : « pour la collection printemps-été, ça reste compliqué, mais on a vendu des vestes, des gilets, etc. On a gardé de la mi-saison plus longtemps ».
