Après plus de deux ans en dehors de la vie politique, depuis sa défaite aux législatives de 2022, Jean-Baptiste Moreau, fidèle d’Emmanuel Macron, avait décidé de briguer un nouveau mandat de député à l’annonce de la dissolution. Ce dimanche soir, il finit quatrième, avec 17,44 % des voix, soit 10.670 votes.
« Une vague contraire assez forte »Une déception qu’il ne cache pas, et une défaite qu’il explique par « une vague contraire assez forte » pour le parti du Président de la République. « J’ai fait une campagne de terrain, j’ai été bien accueilli. Mais les Creusois ont choisi entre un parachuté, une présidente de département en poste depuis dix ans qui n’a pas su inverser grand-chose sur le déclin démographique et économique du département, et une députée sortante dont le bilan tient sur un post-it ».
Il continue : « Je suis désolé que la Creuse, terre de résistance, donne 32 % de voix au RN et à quelqu’un qui ne connaît rien au territoire. C’est la preuve que les gens n’ont pas voté par rapport aux personnes mais par rapport à l’air du temps ».La candidature de Valérie Simonet (DVD) l’aura-t-elle poussé vers la défaite ? « Oui, des électeurs se sont déportés de moi sur elle. Il y a eu un report des voix, dont acte. Je m’entendais plutôt bien avec elle pendant mon mandat, je n’ai pas de rancœur personnelle. Mais j’ai un souci avec sa sincérité dans son combat avec les extrêmes. Il y a deux ans, elle n’avait pas appelé à voter contre LFI… Et si Lenoir est là, c’est parce qu’elle a accepté de le mettre président des LR en Creuse. »Si l’ancien député tient tout de même « à saluer les 70 % de participation », il prévient :
« Ces électeurs vont aux devants de graves désillusions. Je sais que le RN ne donnera aucun avenir à notre territoire »
Ce dimanche soir, Jean-Baptiste Moreau ne donne pas encore de consigne de vote : « Ce qui est sûr et certain, c’est que pas une voix ne doit aller vers les extrêmes, à gauche ou à droite. Donc évidemment ni au RN ni à LFI. Pour la 3e place, je vais réfléchir, là, je ne sais pas moi-même ce que je vais voter. »
Sophie Emery
