Avant d’embarquer ce jeudi-là à bord de leur camionnette qui leur sert aussi de bureau, le commandant de la brigade territoriale mobile (BTM) de haute Corrèze et l’une de ses cinq effectifs assurent à l’accueil de la gendarmerie de Bugeat les demandes de procuration. Une fois les démarches administratives achevées pour le dernier administré, il est temps de s’équiper pour partir sur le terrain. Direction un hameau à l’extrême nord de Peyrelevade pour répondre à une demande de procuration d’une retraitée dans l’incapacité de se rendre aux urnes les 30 et 7 juillet prochains.
Bureau embarqué sur les routes« Nous partageons une partie des locaux de la brigade de Bugeat, ne serait-ce que pour nos deux véhicules, mais aussi pour déposer l’armement en fin de service, mais notre nouvelle unité est totalement autonome de la brigade de Bugeat », précise l’adjudant-chef Christophe Dussour, qui commande la nouvelle unité mobile inaugurée début mai. À ses côtés, la gendarme Aurélie Dupuis goûte à une toute nouvelle expérience professionnelle au sein de la gendarmerie. « J’arrive du 7e arrondissement de Paris où je servais à la garde républicaine. Là, les missions sont complètement différentes, très diversifiées. »
Changement total de décors pour la jeune militaire avec désormais un vaste territoire de 27 communes sur lesquelles la brigade mobile est compétente, jusque dans des hameaux très reculés. « Depuis le lancement de l’unité, les retours sont très positifs. Les gens sont contents de nous voir et nous le font savoir. Sur certaines parties du territoire, des personnes nous disent qu’avec le facteur, on est les seules personnes avec qui elles ont échangé dans leur journée », relève le responsable.Au départ de Bugeat, la patrouille s’équipe avant de partir sur les routes.
En amont de leurs premières missions estivales, les gendarmes de la « BTM » ont déjà posé des jalons sur les manifestations publiques, comme les marchés, où ils font halte pour aller au contact des gens. Mais aussi sur les routes, car avec leur Duster et surtout leur camionnette Boxer tout équipée, ils sillonnent les routes sur un vaste territoire pour œuvrer en proximité. « Notre zone de compétence couvre 27 communes en haute Corrèze. Cela représente pas mal de kilomètres par jour pour répondre aux sollicitations des gens, qui peuvent nous joindre directement sur un numéro mobile, mais aussi venir en renfort d’autres brigades locales », détaille l’adjudant-chef, qui connaît très bien le secteur.
Pour autant, il faut parfois chercher un peu, comme ce jeudi où la patrouille cherche la maison de cette retraitée pour lui permettre d’établir sa procuration. En cours de route, les deux gendarmes n’en oublient pas leurs autres missions. Comme s’arrêter pour indiquer à un entrepreneur que la plaque de son camion… est tombée ! Après une demi-heure de route, la petite cour de ferme apparaît enfin sur le bord de l’étroite route goudronnée. À quelques centaines de mètres, on change de département pour celui de la Creuse.De façon autonome, l’unité couvre une vaste zone de 27 communes.
Prendre le pouls des territoiresL’adjudant-chef Dussour et la gendarme Dupuis sont accueillis par un imposant chien de ferme, fort heureusement sympathique, et le sourire de Marie-Louise, 81 ans. La retraitée a des difficultés pour se déplacer et remercie les militaires. « On a appris dans le journal que cette nouvelle brigade existait. On a appelé les gendarmes de Sornac qui nous ont mis en contact. C’est une bonne initiative », partage la dame à la voix minuscule. Son mari, Jean-Claude, acquiesce. La confection de la procuration donne le temps au commandant de brigade pour quelques questions. Comment se passe l’élevage ? Y a-t-il des problèmes particuliers ? « Ça fait intégralement partie de nos missions, prendre le pouls, voir si les gens rencontrent des difficultés particulières », ajoute l’adjudant-chef.Le petit hameau dans le rétroviseur, il est temps de préparer les prochaines missions de la saison estivale : « Nous serons présents sur les manifestations de l’été, mais aussi sur les chemins de randonnée, toujours avec cette philosophie de proximité. »
Julien Bachellerie