Depuis plus d’une décennie, Marine Le Pen tente de placer le parti fondé par son père dans la droite traditionnelle. Mais, l’ex-FN devenu RN reste considéré comme un parti d’extrême droite.
Les figures du mouvement répètent que le Rassemblement national appartient à la droite républicaine et se présentent comme un parti souverainiste ou patriote.
Elections législatives 2024 : la France insoumise est-elle d’extrême gauche ?
Comme pour LFi et l’extrême gauche, le Conseil d’Etat a pris position plusieurs fois. Il place le mouvement de Jordan Bardella à l’extrême droite de l’échiquier politique. En 2023, avant les élections sénatoriales, le parti de Marine Le Pen a déposé un recours auprès de l'institution pour annuler le classement du RN dans le bloc "extrême droite". En vain puisque le 11 mars 2024, la plus haute juridiction de l’ordre administratif avait rejeté ce recours.
Le 13 juin, le Conseil d'État a une fois de plus tranché : LFI et le Parti communiste sont liés à la nuance "gauche", le Rassemblement national, lui, à l'extrême droite.
L'échec de la stratégie de dédiabolisationUn échec pour la stratégie de dédiabolisation qui s’explique en partie par les idées défendues depuis des années. Au-delà de l’héritage en partie Waffen SS du FN, fondé en 1972 par un groupuscule néofasciste.
Le RN a beau essayer d’adoucir en apparence son programme, il garde en lui des liens avec l’antiparlementarisme, l'antisémitisme, le racisme et la xénophobie.
La suppression du droit du sol, la préférence nationale dans l’attribution des logements sociaux ou de prestations sociales, la mise en danger des principes d’égalité, le mépris envers les élites, les médias ou les institutions empêchent le RN d’être un parti de droite traditionnelle.
Son président Jordan Bardella, qui vise la place de Premier ministre, est donc bien à la tête d’une formation politique d’extrême droite.
Malik KebourVidéo Stéphanie Delannes