Tradition respectée encore une fois cette année : à la fin du printemps, le dernier polar de Jacques Jung a éclos dans les rayons des libraires. Et de neuf, pour l’ancien inspecteur des finances, toujours aussi attaché à la Creuse où il a passé une partie de son enfance et toujours accro au genre. Dont il ne s’est pas lassé et vers lequel il a bifurqué très rapidement après un premier ouvrage historique.
Le polar, après un premier roman historique« Mon premier livre, La Brême d’or, c’était sur l’histoire de la Moselle, un département qui a changé quatre fois de nationalité. J’y racontais l’histoire de ma famille, comment elle avait vécu ça. Ensuite, j’ai eu envie de parler de la Creuse où j’ai passé mon enfance. J’ai choisi le polar plutôt que le roman historique, parce que ça permet de pimenter le récit et ça accroche beaucoup plus le lecteur. Un polar, c’est fait pour passer un bon moment, se détendre, s’amuser. Et pour moi, c’est pareil, quand j’écris un polar, je m’amuse. Rien à voir avec un roman historique pour lequel les recherches peuvent être fastidieuses. »Même si – et c’est en cela que Jacques Jung se distingue et accroche autant ses lecteurs, tout particulièrement les Creusois – l’intrigue du polar est toujours doublée d’un fait historique ou de société. On a pu ainsi, au fil de ses parutions, replonger dans l’histoire des enfants juifs réfugiés au château de Chaumont près de Mainsat pendant la Seconde Guerre mondiale, celle des immigrés espagnols au camp du Clocher à Saint-Sulpice-le-Guérétois ou bien encore celle des Réunionnais de la Creuse… Avec son dernier polar, L’Eau du bain était tiède, c’est dans l’histoire des mines de charbon de Lavaveix-les-Mines que l’auteur nous replonge.« En fait, j’aborde deux faits historiques dans ce polar, explique Jacques Jung. L’histoire des mines de charbon qui ont fermé en 1968 à Lavaveix. Les mineurs, ici, tiraient vraiment le diable par la queue, ils n’arrivaient pas à joindre les deux bouts. C’était du Zola au XXe siècle. Et je parle aussi du trafic de bébés volés en Espagne à l’époque franquiste. »
Une tante retrouvée morte dans une baignoireQuant à l’intrigue de l’histoire, elle débute à la fin de l’été 1976. « Martine Malicette, inspectrice au commissariat de Guéret, reçoit un coup de fil d’une ancienne connaissance qui lui dit : “Ma tante a été retrouvée morte dans une baignoire, un sèche-cheveux à la main”. Mais la thèse accidentelle est vite écartée quand le médecin refuse de délivrer le permis d’inhumer. D’abord parce qu’il n’y a pas de traces de brûlures et surtout, il date l’heure du décès douze heures auparavant. Sauf qu’au moment où il arrive, l’eau du bain est encore tiède… » D’où le titre du polar et le début d’une nouvelle enquête pour les inspecteurs guérétois, Martine et Diégo, que les lecteurs connaissent bien. « L’issue sera tout à fait inattendue, comme d’habitude », lâche l’auteur en souriant.
Mais qu'y a-t-il dans cette mallette que l'on a retrouvée flottant dans la Creuse ?
Nul doute qu’une fois encore, les lecteurs seront au rendez-vous. En librairie mais aussi lors des rendez-vous estivaux que l’auteur ne va pas rater : au salon du livre à Felletin (où il se distingue chaque année parmi les meilleurs vendeurs) et à la braderie d’Aubusson. De quoi patienter jusqu’au printemps, voire l’été prochain pour un dixième polar qui devrait prendre racine au lac de Vassivière.
Séverine Perrier
