Le gendarme financier du football continue de sévir avec les clubs de niveaux nationaux. Mardi après-midi, c'est Aubagne qui en a fait les frais puisque la DNCG a décidé de refuser sa montée en National. Le club des Bouches-du-Rhône, qui fusionne avec le SC Air Bel et l'ES Penonoise, n'a pas apporté les garanties nécessaires afin de réussir son passage devant les instances. "Le bilan du club d’Air Bel n’a pas été fusionné avec le nôtre, il manque des documents administratifs, expliquait le président Lionel Jeanningros, à nos confrères de La Provence. On connaît maintenant le problème, on sait sur quoi on doit travailler, on va tout faire pour apporter les pièces manquantes au dossier. Et, on est optimiste quant à l’issue."
Le Puy Foot en pole pour être repêchéLes dirigeants aubagnais sont donc confiants et ont décidé de faire appel pour contester cette décision et défendre leur place en troisième division. Si cet appel est rejeté, Le Puy Foot pourrait être le premier repêché, après avoir terminé deuxième dans le groupe A de National 2. C'est en tout cas ce que laisse entendre le règlement intérieur des championnats de National, établi par la Fédération Française de Football : "Sauf dispositions particulières contraires, au terme d’un championnat de niveau national et de niveau supérieur de ligue, il y a au moins une accession par groupe ou par division. De ce fait, lorsqu’une équipe classée première d’un groupe ou d’une division est empêchée d’accéder au niveau supérieur ou y renonce pour quelque raison que ce soit, c’est l’équipe suivante dans l’ordre du classement de ce groupe ou de cette division qui accède au niveau supérieur."
Mais les Ciel et Blanc sont-ils réellement aptes à accéder au championnat de National ? Ils ne s'y sont pas vraiment préparés, que ce soit en termes de budget ou de recrutement. Alors que la reprise des entraînements est programmée dans une semaine, le clan ponot n'a pas prévu de bouleversements et continue de travailler comme un club qui prendra le départ du championnat de National 2, mi-août. "Quand on est président depuis 14 ans et que certains scénarios se répètent, on est aguerri à l'attente et à la sagesse, confie le président Christophe Gauthier. Pour être honnête, je ne crois pas du tout à notre accession."
L'habitude des intersaisons incertainesLe Puy Foot a effectivement l'habitude de traverser des étés agités. Déjà l'an passé, il était suspendu aux décisions de la DNCG qui auraient pu entraîner un maintien en National sur tapis vert. Les Ponots avaient également connu des décisions cruelles deux années de suite en période de Covid, en subissant les arbitrages incertains de la FFF. En 2020, ils espéraient pouvoir se maintenir en National, après l'arrêt prématuré des championnats. En vain. Lors de l'exercice suivant, Le Puy se trouvait encore dans une position d'attente, avec l'intention de monter suite à une belle première partie de saison en N2. Mais cette fois, les instances avaient privilégié le repêchage de Sedan.
Ces épisodes avaient forcément été vécus comme des injustices. "L'avantage, c'est que cette fois, on se retrouve du bon côté, dans la peau de celui qui pourrait profiter d'une décision", souligne Christophe Gauthier. Le dirigeant estime que si l'opportunité se présente, il sera nécessaire de la saisir. "De toute manière, on ne pourrait pas refuser la montée puisque cela pourrait entraîner une interdiction de remonter, ensuite, pendant plusieurs saisons. Nous allons alors attendre jusqu'en juillet pour connaître les décisions finales et les différentes poules de la saison prochaine."
Lucas Jacquet