Dans cette enseigne de la rue Émile-Duclaux, « les clientes ne donnent plus rien, témoigne une coiffeuse. Cela fait bien longtemps que ça a changé. Depuis que les francs sont devenus des euros, les clientes ont moins donné ». Le cochon, déposé sur le comptoir, est vide. « Quand les apprenties sont là, on en a un peu plus. Mais sinon, rien. »
La question des apprentis se pose. Un peu plus loin, Éloïse arrive à 50 € par mois. « Les pourboires ont toujours existé, assure Claire, la patronne. Quand j’étais apprentie, on se partageait les pourboires entre salariés. » C’est ce que font aussi les apprenties à l’IFPP lorsqu’elles proposent des coupes au salon d’application. « Les clientes nous laissent un pourboire qu’on se redistribue. Cette année, 50 € c’est ce qu’on a eu pour quinze. »
"Nous le percevons comme une satisfaction du client"
Au salon de coiffure, c’est différent. « Presque tout le monde donne, analyse la patronne. Des pièces et parfois des billets. Nous le percevons comme une satisfaction du client. C’est une reconnaissance de notre prise en charge, de notre gentillesse. »
Anna Modolo
