C’est une pratique abandonnée, remplacée par le bip, qui revient peu à peu dans les campagnes : les sirènes des centres de secours qui se déclenchent lors d’une intervention des pompiers. Après une phase d’expérimentation à Objat, (lire ci-dessous) trois nouvelles communes pourraient refaire fonctionner leur bonne vieille sirène. Soursac et Juillac sont les prochaines sur la liste. À Beaulieu-sur-Dordogne, un accord de principe a été trouvé, mais il reste à définir le cadre du déclenchement de ce moyen d’alerte.
Le besoin de recruter dans les centresÀ Soursac, la quinzaine de sapeurs-pompiers sort entre 80 et 90 fois par an. Serge Guillaume, maire du village et ancien pompier, voit d’un très bon œil ce retour. « Je n’ai pas trop connu le bip. Quand la sirène sonnait, pour moi, il fallait aller voir à la caserne ce qu’il fallait faire. S’il n’y avait pas assez de monde, cela sonnait deux fois. C’était plus concernant que le bip », pense le maire, qui compte dans son équipe municipale deux autres pompiers. Dans cette petite commune qui longe la Dordogne, la question du recrutement, un des objectifs affichés de ce redéploiement des sirènes, est dominante.
« Quand on recrute un agent technique, le fait d’être volontaire fait partie de la fiche de poste. Nous en avons déjà deux dans notre personnel », explique l’élu.Même son de cloche à Juillac, qui compte vingt-cinq pompiers volontaires au centre de secours. Si celui-ci se situe légèrement à l’écart du bourg, la sirène, elle, sonnera en plein cœur du village, à la salle polyvalente. « Nous avons eu une réunion avec les communes environnantes et les représentants du Sdis. Les sirènes ne sonneront pas pour toutes les opérations, seulement pour les plus importantes, pour les gros sinistres », précise Josette Fargetas, maire de la commune.
La sirène pour certaines missionsPour les pompiers, remettre la sirène au cœur du village a un but très précis, qui va au-delà d’alerter leurs volontaires. « Il s’agit de resserrer le lien entre la population et les habitants et de rendre visibles leurs actions. Il s’agit aussi de susciter des vocations », explique le colonel Guillaume Jean, directeur adjoint du Sdis de la Corrèze.
À Juillac et Soursac, les sirènes pourront se déclencher à toute heure du jour et de la nuit, mais seulement sur les opérations ayant lieu sur la voie publique : secours à la personne, accidents de circulation, incendies ayant lieu dans les environs de la caserne.
Pierre Vignaud