L’association e-commerce Auvergne, qui regroupe une quarantaine d’entreprises, veut proposer des services d’achats mutualisés. De quoi s’agit-il ?
Ludovic Claustre a créé Kenzaï, spécialisé dans la vente en ligne d’éco-matériaux, à Cournon-d’Auvergne en 2007. Un précurseur. Depuis début 2024, il est le président de l’Association e-commerce Auvergne et veut lui donner une nouvelle impulsion très pragmatique. Explications.
Combien d’adhérents avez-vous et qui sont-ils ?
Actuellement, l’association regroupe une quarantaine d’entreprises de e-commerce dans les quatre départements de l’ex-Auvergne. Picture, Pêcheur.com, Besson chaussures, Jour de fête, Dafy moto parmi les plus connus du public ... tous les adhérents figurent sur notre site internet.
C’est justement l’enjeu du e-commerce : être connu du public ?
La visibilité est un enjeu pour tout commerçant. Mais c’est encore plus vrai en ligne où la question du référencement, de la communication sur les réseaux sociaux, du traitement des données pour le mailing, la fidélisation des clients sont très importants.
Les clients sont encore plus volatiles en ligne ?
Oui. D’où deux questions centrales, les capter lorsqu’ils tapent des mots-clés sur leur moteur de recherche ou visitent les réseaux sociaux. Puis, ensuite, les garder. Le marketing e-commerce et le marketing numérique doivent être associés. Mais, par rapport à un commerce traditionnel, on va pouvoir exploiter énormément de données. Combien de temps le client est resté à consulter un article, lequel, combien de fois, il vient sur le site par an, à quelle fréquence, son panier moyen… L’expérience utilisateur est au centre de la stratégie marketing !
Autant de compétences à acquérir ?
Tout à fait. Des compétences et des métiers spécifiques qu’il faut recruter, data analyste, community manager, graphiste… Mais tout va très vite, il faut s’adapter en permanence, aux clients comme à la technologie. Il y a aussi un langage particulier, assez pointu. Si je vous parle de CMS, de shopify, de shopping box, d’OMS, WMS, SEA, SEO ou de responsive design… D’où l’intérêt de l’association et de ce fort partage d’expérience.
Mais vous n’êtes pas concurrents ?
(Sourire). Le marché en ligne est vaste. Nous ne sommes pour la plupart pas sur les mêmes segments. Notre souci, c’est de trouver des solutions. Et pour beaucoup technologiques. Quelles solutions de paiement ? Comment gérer la logistique ? Notamment pour le cross canal. Avec quel partenaire ? Sachant qu’à partir d’une certaine taille d’entreprise, il faut partir sur Saint-Étienne ou Lyon…
Et vous souhaitez que l’association aille au-delà ?
Tout à fait. En se regroupant, on peut obtenir de meilleurs tarifs. Si vous êtes tout seul à envoyer une palette par jour, le transporteur ne proposera pas le même tarif que si vous êtes vingt à une palette par jour.
Même logique pour les solutions de paiement ou l’encartonnage ?
Ce sont des problématiques que nous avons tous. Quel que soit notre secteur d’activité.
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Vous êtes e-commerçant depuis 2007, la préhistoire du commerce en ligne…
Les technologies étaient différentes, il y avait moins de concurrence et on était bien plus visibles. Aujourd’hui, on ne peut plus se passer de payer pour son référencement.
L’Auvergne a son épingle du jeu à tirer ?
Tout à fait, nous sommes central ici. Un grand rayon de diffusion avec des coûts moindres en logistique. Cela peut faire la différence.
Cet article fait partie d'un dossier sur le e-commerce en Auvergne. Vous pouvez retrouver tous nos articles en suivant ce lien ici.
Propos recueillis par Cécile Bergougnoux