La première fois que Catherine Dumon s’est présentée aux législatives en Creuse, c’était face à André Chandernagor en 1978 ! Depuis, l’ancienne employée de la SNCF n’a pas raté beaucoup d’échéances électorales. L’Arlette Laguiller de la Creuse repart donc en campagne à 73 ans. Doyenne, oui, des candidats, elle n’a jamais dévié de sa ligne, accrochée à ses convictions comme au printemps de 1968.« Je suis engagée à Lutte ouvrière depuis 1968 où j’ai rencontré des camarades, dit la septuagénaire. Et je suis restée fidèle à ces idées. La société est toujours aussi monstrueuse. Ce sont ceux qui possèdent tout qui prennent les décisions et il y a ceux qui n’ont rien. » Et puis, il y a eu ces Européennes « avec le score du RN et l’annonce de la dissolution. Macron nous redonne la parole. Et bien, prenons-la pour défendre le point de vue du monde du travail. La population est écœurée : dégradation de la vie, destruction des services publics… ».À ses côtés, pour défendre les travailleurs et porter leur parole, Catherine Dumon a choisi Aline Sironneau. Elle aussi retraitée, elle aussi vivant en Haute-Vienne, elle était agent du service hospitalier. Toutes deux seront d’ailleurs présentes sur le marché de Guéret, samedi matin.
Aux dernières législatives en Creuse, Catherine Dumon avait fait 1,30 % des voix. Pas de quoi la décourager, d’autant que « tout pourrait arriver, souligne-t-elle. On souhaite représenter et exprimer ces idées même si on est un petit courant de gens qui n’ont pas abandonné l’idée qu’on peut changer la société ». Quant à donner déjà des consignes pour le second tour… « On n’en est pas encore là. Tout dépendra des personnes et des circonstances. »
Séverine Perrier