Cela ne suffit plus de pousser des cris d’orfraie interloquée en resservant l’antienne des hussards noirs garants et vecteurs des valeurs de la République. La question que l’on devrait se poser plutôt est « pourquoi pas eux ? » À l’heure où de si nombreux Français, toutes catégories sociales confondues, se sont assis sur l’Histoire, on fait fi des lacunes, ont ignoré les préférences délétères, pourquoi, eux, feraient-ils exception ? Pourquoi ne tiendraient-ils pas, eux aussi, comme argument celui de l’expérience à tenter. Désabusés ou convaincus. Peut-être parce qu’ils ont une mission à nulle autre pareille, qui consiste à éveiller les esprits, à guider les intelligences vers ce qui sera et fera demain. Mais sans doute sont-ils las, comme tous les autres. Des moyens qui manquent pour faire autant, voire plus. De ce sentiment gluant d’incertitude, d’instabilité qui s’est emparé de tous ces Français en proie à la peur d’un lendemain où ils ne voient plus leur place. On n’imaginait pas le monde du savoir céder au chant des sirènes. Trop habitués qu’on était, sans doute, à le voir réagir à celles qui signalent les grandes catastrophes.
l’éditorial
Sophie Leclanché
