Didier Deschamps, Kylian Mbappé et les leurs auront probablement regardé avec attention le match de leurs deux futurs adversaires du groupe D, avant d'entrer en lice lundi contre l'Autriche (21h00).
Comme attendu, les Pays-Bas s'avancent en principal challenger des Bleus dans ce groupe plutôt relevé. Ils auront trouvé les ressources pour revenir après avoir encaissé un but contre le cours du jeu en première période.
En effet, titulaire improbable à la pointe polonaise même en l'absence de la star Lewandowski, blessée en match de préparation, Adam Buksa a donné raison à son coach en marquant à la 16e minute, comme le numéro de son maillot.
En coupant au premier poteau un corner tiré par son capitaine Piotr Zielinski, Buksa a usé de son très grand gabarit et pris de court Virgil van Dijk, pourtant pas un petit format ni un perdreau de l'année.
Les Néerlandais étaient alors punis de leur manque d'efficacité, eux qui avaient démarré la rencontre tambour battant, sans doute galvanisés par l'impressionnante colonne de la "Légion oranje" qui a relié le centre-ville de Hambourg au Volksparkstadion.
En faisant parler leur supériorité technique, mais en manquant plusieurs tirs (Cody Gakpo aux 2e et 4e minutes, Tijjani Reijnders à la 9e), les Pays-Bas flattaient le cliché d'une équipe souvent esthétique mais pas assez tueuse pour remporter une grande compétition.
Néanmoins, c'est dans ce stade qu'un soir de juin 1988, le sélectionneur Ronald Koeman marquait l'un des deux buts de la victoire des "Oranje" contre l'Allemagne de l'Ouest en demi-finale de l'Euro-1988, qu'ils allaient ensuite gagner - le seul titre de l'histoire de la sélection.
Profondeur
Après quelques instants d'incrédulité à la suite du but polonais, les Pays-Bas sont repartis vers l'avant et c'est Cody Gakpo, le plus entreprenant, qui a fini par être récompensé. Le pressing des Pays-Bas a provoqué une relance hasardeuse et le "Citizen" Ake, très précieux dimanche, a récupéré le ballon pour le donner à Gakpo. L'attaquant de Liverpool a décoché une frappe sèche à l'entrée de la surface qui a été déviée avant de trouver les filets (29).
Extatiques, les supporters néerlandais ont poussé pour un second but rapide mais leur équipe a encore beaucoup gâché, que ce soit Memphis Depay, très maladroit dimanche (22, 23), van Dijk (20) et même Gakpo (28, 43).
Tant d'occasions manquées faisaient fulminer Ronald Koeman qui, après le match, a souligné: "On aurait dû mener 4-1 en fin de première période mais c’est de notre faute, on doit être plus efficaces".
Mais Koeman a utilisé sa profondeur de banc, "les profils variés des joueurs à notre disposition pour rectifier le tir en cours de match", a-t-il confié. Avec l'entrée de l'ailier du Bayer Leverkusen Jeremie Frimpong et de Wout Weghorst, les Pays-Bas ont emporté la décision à la 83e minute. Le second a bénéficié d'un rebond sur l'arrière du tibia d'un défenseur polonais pour reprendre de près une passe d'Ake.
La libération fut d'autant plus joyeuse que les Néerlandais avaient beaucoup souffert en seconde période, avec des Polonais bien plus entreprenants et créatifs qu'attendu. Les Oranje ont semblé dépassé pendant de longues minutes.
Mais c'est là que la Pologne a vraiment souffert de l'absence de Lewandowski à la finition. Le sélectionneur Michal Probierz avait pourtant prévenu qu'il faudrait s'habituer à jouer sans lui. "Il devrait jouer contre l'Autriche, on va être plus forts", a-t-il prévenu.
Lorsqu'ils on remis le pied sur le ballon, conspués par des supporters polonais qui avaient pris le dessus dans les décibels, les Pays-Bas ont reçu le soutien de leurs fans qui ont fini par recouvrir les sifflets. Le tir juste à côté de Denzel Dumfries a achevé de remettre d'aplomb des Néerlandais dominateurs, jusqu'au deuxième but.
"C'est vraiment grâce aux supporters qu'on a pu affronter les mauvais moments", s'est réjoui Cody Gakpo, désigné homme du match.