Retrouvez les coups de coeur "culture" des journalistes de la rédaction :
SérieL’amour sans. Attention ! L’amour sans est un ovni. Une série non identifiée… où tendre l’oreille pourrait presque suffire. La nouvelle création Canal + s’écoute plus qu’elle ne se regarde. À mi-chemin entre la vidéo et le podcast. C’est une bonne surprise, avec l’excellente Céline Sallette, déjà vu dans Les Algues vertes et le touche-à-tout Arthur Teboul, chanteur et parolier de Feu ! Chatterton. Car ce n’est pas si souvent que deux comédiens se risquent de la sorte en terre inconnue. On ne les voit pas à l’image, on les devine seulement sous forme d’hologrammes. L’amour sans raconte le coup de foudre entre un professeur de français et une écrivaine. Libéro invite Viviane à débattre de littérature avec sa classe. Elle accepte. Le courant passe, mais lui est marié. Et comme le titre de la série l’indique, cet amour naissant ne peut être que platonique. Alors Viviane lui propose une relation virtuelle. Un saut dans le metavers qui pourrait se révéler plus douloureux qu’ils ne l’imaginent. Les adeptes de l’image ne seront pas en reste. Les deux créateurs de la série proposent un habillage graphique et visuel inventif et travaillé. On y retrouve les codes du smartphone avec l’envoi de textos, d’audios et de mails. Mais ce sont bien les voix des acteurs qui tiennent ici les rôles principaux. Les dialogues sont ciselés et provocants. Crus parfois. La série est rythmée par 8 épisodes de 7 à 14 minutes. C’est à voir sur Canal et nulle part ailleurs.Stéphanie Delannes
MusiqueBrigitte Bardot : BB. B. B. Il suffit de deux lettres pour que l’on sache immédiatement de qui on parle. Non, il ne s’agit pas de Benjamin Biolay, mais bien de Brigitte Bardot, figure mythique du cinéma français du XXe siècle, dont le parcours s’est naturellement prolongé dans la chanson. Elle n’a pas enregistré beaucoup - guère plus de soixante-dix titres en une vingtaine d’années - mais certains se sont imposés durablement dans la culture populaire. A l’approche de ses 90 ans, la comédienne n’est plus vraiment présente dans l’espace médiatique, mais elle a sélectionné elle-même vingt-sept morceaux pour ce double vinyle rétrospectif qui ne néglige aucun passage obligé. On y retrouve donc la fameuse “Madrague” et ses mythiques "coquillages et crustacés", “Tu veux ou tu veux pas”, ou encore le duo avec Sacha Distel, “Tu es le soleil de ma vie”. Et bien sûr, une compilation de Brigitte Bardot ne serait pas complète sans ses années Gainsbourg. “Harley Davidson”, “Bonnie and Clyde” et “Je t’aime... moi non plus”. Tout est là pour passer un bel été vintage... Rémi Bonnet
Jeu vidéoCrown Wars, the black prince. Les concepteurs français d’Artefact Studios s’emparent cette fois de la Guerre de 100 ans. Sur PS5, Xbox Series et PC, Dans ce jeu, on participe à un conflit sanglant opposant plusieurs familles royales et dont l’enjeu est la couronne du plus puissant royaume d’Occident. On y affronte aussi l’Ordre, une organisation occulte et maléfique. À la tête d’une baronnie française, face aux Anglais, on mène les combats en adaptant régulièrement sa stratégie, au tour par tour. L’objectif est de reconquérir des terres. Cela passe par la gestion du domaine, les missions permettant d’obtenir des compétences ou des ressources mais aussi les quêtes principales. Attaques à la hache, à l’épée ou à l’arc, ou même avec un ours ou un chien, postures de vigilance, utilisation de fioles de soin ou de potions explosives… Les possibilités sont nombreuses pour essayer de mener ses chevaliers à la victoire.Emmanuel Gougeon
Bande dessinéeLe Grand Domaine. Lili Sohn est née en 1984 à Strasbourg. Après avoir vécu quelques années à Montréal, elle vit maintenant à Marseille. Plus particulièrement dans un immeuble qui s’appelle Le Grand Domaine. Scénariste et dessinatrice de BD, elle s’est décidée à faire un ouvrage "sociologique" de son univers, intitulé Chroniques du Grand Domaine (Delcourt, 25,50 euros). Car cet immeuble n’est pas une "barre" comme les autres où, malheureusement, il ne se passe pas grand-chose en apparence. Si ce n’est des événements qui ne leur attirent pas les faveurs de la population et les pointant du doigt dès qu’une mauvaise occasion se présente… Le Grand Domaine, lui, a été un lieu de lutte pour le droit des étrangers dans les années 1970 ou celui de la diaspora arménienne qui fuyait le génocide. Sans oublier des militants de mai 68, des ateliers de confection de cuir. On l’aura compris, l’intérêt est d’aller au-delà des murs. Avec Lili Sohn, on rencontre ses voisins. Le lien social n’est pas qu’une bonne idée théorique dont on se prévaut à chaque fois qu’une macabre découverte est faite à propos d’un voisin, d’une voisine qu’on ne voyait plus depuis plusieurs semaines, plusieurs mois… Il y a de la vie !Alexis Marie
CinémaJuliette au printemps. Juliette, illustratrice, souffre d’une dépression dont elle ne veut pas dire le nom. Elle part se ressourcer dans sa famille, cherchant le réconfort auprès de ses parents, séparés depuis longtemps, et de sa sœur, prisonnière de son quotidien. Le nouveau film de Blandine Lenoir pourrait se résumer à une énième chronique familiale, sympathique mais sans relief. Ce n’est pas le cas. Construit de saynètes à deux ou plusieurs personnages, à la manière du roman graphique dont il est inspiré, le film nous touche par la simplicité des relations humaines qu’il dépeint, par la pudeur des sentiments, par ces regards et ces sourires qui disent davantage que des mots. Difficile de ne pas s’attacher à cette famille, incarnée par un casting bien choisi, des premiers aux seconds rôles.Thierry Senzier