Dans ce quatrième épisode, trois sportifs évoquent les blessures, passage difficile mais presque obligatoire au haut niveau.
. Marie Wattel (26 ans, natation), pas encore sélectionnée
"En novembre (2023), je me suis luxé un genou. A ce moment-là, je me sentais repartie sur une belle dynamique après une saison difficile. Et je me fais cette grosse blessure... Ça m'a remise un peu dans l'état de la saison d'avant avec des blessures, des douleurs, un peu de tristesse, de déception."
"Le plus chiant, ça a été en reprenant la nage de voir que mes jambes ne me soutenaient pas très bien. Mentalement c'était difficile, ne pas faire de +compét'+, ne pas être à 100% à l'entraînement encore une fois... J'avais déjà un préparateur mental et en décembre je me suis dit qu'il fallait que je voie un psy. C'était trop pour moi et je ne me sentais pas capable de gérer ça toute seule, j'avais besoin d'une aide supplémentaire."
"En janvier, j'ai renagé en compétition et j'ai quand même pris la réalité en face (...). J'ai décidé de prendre les choses autrement. De ne pas me dire +Je suis en retard+, mais +Je pars de là et je ne peux que progresser+. Ça n'est pas idéal, mais me dire que je suis en retard et que je vais peut-être passer à côté de la saison la plus importante de ma vie, ça n'est pas génial non plus (rires)."
. Gergely Siklosi (26 ans, hongrois, escrime/épée), qualifié
"Quand je suis blessé, je reste toujours optimiste. Ca ne veut pas dire que je suis heureux de ce qui m'arrive. Je ne suis pas heureux de mes blessures mais je regarde du bon côté et j'essaie de voir comment je vais revenir plus fort. Je viens m'entraîner pour renforcer mes faiblesses. Et quand je suis guéri, en bonne santé, je suis à 120% et je peux battre n'importe qui. Ce travail supplémentaire que je fournis, avant et après les entraînements, ça a toujours été ma force principale.
. Sasha Zhoya (21 ans, athlétisme), pas encore sélectionné
"Parmi toutes mes blessures, je n'en ai connu qu'une seule grosse, au dos, une fracture de fatigue en 2016. Ca m'avait fait louper les Jeux olympiques de la jeunesse à Buenos Aires. Mais ça a sûrement été une bonne chose car si j'avais fait cette compétition j'aurais fait ma carrière avec l'équipe d’Australie (né en Australie d'une mère française et d'un père zimbabwéen, Zhoya a choisi de représenter la France en 2020)."
"Le reste, ce sont des petits trucs normaux quand tu es un athlète et que tu pousses ton corps au max. C'est chiant, de ne pas pouvoir faire les séances, de rater des semaines d'entraînement et de compétition, mais c'est normal, ça va m'arriver encore. Ma façon d'éviter les blessures, c'est de connaître mon corps. Quand je sens quelque chose qui commence à ne pas aller bien en séance, j'écoute cette alerte, je fais un petit mouvement pour tester. Et si ça ne part pas après quelques étirements, j'arrête la séance."
"Quand je suis blessé, j'en profite pour avoir une vie plus calme. Je suis plus relax, je sors si je veux sortir. Des fois, les blessures, ça peut aider à prendre du recul, à me reposer, vider ma tête pour mieux revenir."
"J'ai déjà eu plusieurs infiltrations, à une épaule et à un genou. Je ne suis pas fan. Mais c'était nécessaire pour faire les compétitions. Est-ce que c'est un risque? A mon âge, je sais que je peux profiter de mon corps. Je suis jeune, je peux être agile, rapide, fort. Je profite tant que je peux, je pousse mon corps."
