L’ESA Brive a joué les équilibristes

Dans une saison de tous les dangers, l’ESA Brive s’est tardivement tirée d’affaires avec un effectif réduit et considérablement rajeuni.

Les comptes finaux de l’Étoile cette année sont à l’équilibre, et cette fois on ne parle pas d’aspect financier. Avec sept victoires, neuf nuls et six défaites, l’ESAB, emmenée par Aziz Elaz, a été sur un fil durant toute la saison avant de décrocher un maintien mérité.

Penchant parfois du bon côté, comme sur son bon début de saison. Parfois du mauvais côté en fin d’année civile. Mais bon an mal an, les Corréziens ont assuré l’essentiel : rester en Régional 1.

Avec cinq à six relégations annoncées au départ de l’exercice 2023-24, les plus lucides dans le clan « jaune et bleu » savaient que la tâche n’aurait rien d’aisée.

Car l’intersaison avait été mouvementée. Avec une quinzaine de départs, l’effectif dont héritait le nouveau coach, Aziz Elaz, n’avait rien de comparable à celui des années précédentes. En nommant l’ancien coach du LF87 et de Châteauneuf, les dirigeants brivistes ont fait dans le pragmatisme. Un entraîneur qui connaissait déjà la maison, réputé pour sa discipline tactique et, surtout, pour sa faculté à lancer des jeunes.

Elaz n’a ainsi surpris personne en offrant du temps de jeu, en crescendo, à des éléments loin d’être programmés pour le R1. Da Cunha, Abdou, Rivault, Louchard ont tous amené leur fougue pour s’intégrer au milieu de cadres tantôt au niveau, tantôt défaillants.

Défensivement, les Aiglons se sont montrés solides. D’abord à trois puis à deux axiaux, l’équipe s’est équilibrée autour des deux meilleurs étoilistes de la saison : Guillaume Devaud en charnière et Antoine Klein à la récupération. L’an prochain, ils ne seront plus là et le choix de leurs successeurs devra être une réussite.

Car c’est aussi là qu’une partie de la saison écoulée s’est jouée. Brive n’avait le droit d’aligner que six joueurs mutés (changement de club) et, forcément, au gré des blessures, suspensions et méformes, ce point de règlement a pesé. L’apport des recrues estivales a été scruté de près. Ainsi, début février, une décision forte de l’entraîneur a amené un nouveau souffle. En rappelant Julien Labrousse dans les buts, Elaz a joué… les équilibristes pour libérer une place de mutation sur ses feuilles de match.

Les coéquipiers de Belfoul sont dès lors apparus plus conquérants, plus hargneux même. Des valeurs essentielles mais parfois sacrifiées ces dernières années au prix de l’ambition et de l’offensive.

C’est ce tempérament retrouvé qui a offert le maintien à l’ESAB avec une victoire de guerriers à Nontron (0-1), un nul à 10 contre 11 contre Angoulême, ou encore deux grosses prestations face aux cadors de la poule, Arlac et Portes. La fin de parcours a aussi été marquée par des secousses en interne suite au match nul à Feytiat (1-1). Un lourd revers s’en est suivi à Trélissac (4-0), il a été gommé par un final étincelant au Pestourie face à Cenon (6-0).

La saison prochaine, le barème de la relégation sera revu à la baisse mais le niveau global du Régional 1 sera plus élevé en passant de 36 à 28 équipes (deux poules de 14). Brive devrait cette fois bénéficier de huit mutations. Si la carte jeune sera toujours d’actualité, tous les secteurs du jeu devraient connaître des retouches.