Le public était peu nombreux – une quarantaine de personnes – aux dernières Utopiades, malgré une soirée-débat haute en propos vifs et ciselés, questionnant la pertinence d’une industrie au service d’une société qui consomme toujours plus.
Impasse industrielleEn première partie, l’association Alter/Échos avait invité Michel Lepesant qui se qualifie de « décroissant-chercheur », fondateur de la Maison Commune de la décroissance (MCD) et co-cofondateur de l’Observatoire de la post-croissance et de la décroissance (OPCD). Auteur de Politiques de la décroissance, propositions pour penser la transition et co-auteur avec Baptiste Mylondo de Inconditionnel, une anthologie du revenu universel , il livre une critique du productivisme et des initiatives qui, selon lui, ne nous font pas sortir de « l’impasse industrielle. »
Bien qu’à l’origine de plusieurs projets d’alternatives concrètes, Amap, coopérative de production-consommation, monnaie locale complémentaire, Michel Lepesant a fait le choix d’arrêter tous ses engagements. Il lui paraît urgent de privilégier aujourd’hui un réel travail de réflexion et de mettre en place une « permaculture politique ». En d’autres termes, « il est temps de revenir aux fondamentaux de la pensée et d’imaginer une autre matrice replaçant le citoyen au centre des préoccupations face à l’individualisme qui prévaut et qui n’est que l’autre nom du libéralisme. »
En deuxième partie, les Utopiades ont invité Bertrand Louart en visio, menuisier-ébéniste à la coopérative agricole et artisanale Longo Mai, installée dans les Alpes-de-Haute-Provence, et auteur de Réappropriation, jalons pour sortir de l’impasse industrielle. Après avoir présenté ce lieu autogéré d’inspiration libertaire et anticapitaliste, créé il y a plus de cinquante ans sur un domaine de 300 hectares et regroupant une centaine de personnes, il est revenu sur la destruction de l’autonomie collective et individuelle induite par le capitalisme industriel. Et pour vivre mieux et « saper la mégamachine », il propose de nous réapproprier les outils nécessaires à notre subsistance dans un système d’entraide et de réciprocité.
Pratique. La prochaine Utopiade « Trop d’écrans… Et si on levait les yeux ? » avec les invités Fabien Lebru, sociologue, Sabine Duflo, psychologue, et Vincent Paul-Petit, maire de Seine-Port, aura lieu mardi 18 juin, de 19 heures à 22 h 30, à Ambert en Scène. Renseignements : https://lesutopiades.fr