Dans le bâtiment de l’entreprise, situé dans la zone de Cana, à Brive (Corrèze), à côté des boulangers qui s’affairent autour des pétrins et des fours, les montagnes de cartons en attente d’expédition suffisent, à elles seules, à illustrer le chemin parcouru par la Maison Salesse, en seulement huit ans d’existence.
En cette fin de mois de mai, son activité n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était à ses débuts, lorsque Sandrine Salesse, alors installée avec son mari, avenue Ribot, a eu l’idée de s’équiper d’une première machine à pain en libre-service.
Elle n’a plus rien à voir, non plus, avec ce qu’elle était lorsqu’elle s’est associée avec Stéphane Chebassier, un ancien de Mécatraction, et que l’entreprise, alors naissante, s’est installée à Saint-Pantaléon-de-Larche.
De quatre à plus de cinquante salariés« Quand on a commencé, on était quatre dans un local de 450 mètres carrés. Désormais, on est dans un bâtiment trois fois plus grand, avec quarante-cinq collaborateurs et une dizaine d’intérimaires par semaine », détaille Sandrine Salesse.
Depuis bientôt trois ans et l’arrivée de l’entreprise dans la zone de Cana, ces onze machines à pain – auxquelles les habitants du bassin de Brive résument souvent la Maison Salesse – sont même devenues la face émergée d’une gamme de produits bien plus large. Si bien qu’en début d’année, Sandrine Salesse et Stéphane Chebassier ont commencé à les céder à un de leurs salariés pour se consacrer au développement du reste de leurs activités. « Mais les baguettes de tradition seront toujours les nôtres », précise Sandrine Salesse.
Baguettes, pains, viennoiseries, bagels, brioches...Il faut dire qu’ils ont largement de quoi faire par ailleurs. Car si les méthodes de fabrication de l’entreprise sont restées artisanales, « avec des êtres humains, des farines de tradition française et sans aucun additif, ni conservateur », insiste Stéphane Chebassier, son niveau de production en fait clairement, désormais, une boulangerie semi-industrielle qui tourne « 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 ».
Résultat, entre les différents pains (baguettes, pains, petits pains, pains à burgers, pains pita, bagels), et les viennoiseries (croissants, chocolatines, brioches au sucre, au chocolat, aux pralines), « on est actuellement à 400.000 unités par mois. Cette année, on devrait dépasser les 900 tonnes de farine achetées contre 80 tonnes à nos débuts », détaille Stéphane Chabassier.L'entreprise fabrique une quarantaine de produits différents allant de la baguette de tradition, aux brioches en passant par les pains à burger ou les pains pita.
50 % de frais, 50 % de produits sous atmosphère protectriceSur ce total, l’entreprise produit autant de pain frais que de produits sous atmosphère protectrice. « Il nous a fallu deux ans de travail en recherche et développement pour créer ce système qui permet une conservation à température ambiante pendant un mois », insiste Sandrine Salesse.Parmi les dernières recrues de Stéphane Chebassier et Sandrine Salesse, son fils Jean-Joseph (à droite), et Louis du Pradel (à gauche). Le duo est chargé du développement commercial et logistique de l’entreprise.
Hellofresh et Quitoque parmi leurs clientsSur la partie frais, en plus des machines à pain, elle fournit des épiceries, des Ehpad, la cuisine centrale de Brive ou encore le 126e RI. Quant à sa gamme sous emballage, elle part dans tout l’Hexagone aussi bien chez des professionnels que des particuliers. « On travaille pour des traiteurs, un peu avec la moyenne et grande distribution, et beaucoup avec les sites de box à cuisiner que sont Quitoque et Hellofresh, le leader mondial du marché », énumère Sandrine Salesse.
Pour répondre à la demande, l’entreprise a encore investi 600.000 euros dans son outil de production, ces derniers mois, notamment grâce à des aides de la Région Nouvelle-Aquitaine. Pour cette fin d'année, elle table sur un chiffre d’affaires autour des 4 millions d’euros, avec de nouvelles embauches à la clé.
Michaël Nicolas