Le représentant permanent adjoint de la Russie auprès des Nations unies, Dmitri Poliansky, a ouvertement critiqué l'opération de l'État hébreu à Gaza, estimant que celui-ci sape les efforts internationaux pour parvenir à un cessez-le-feu. Moscou s'en est également pris au positionnement américain sur ce conflit qui perdure depuis plus de sept mois.
Au cours des mois d'opération militaire dans la bande de Gaza, Israël n'a atteint aucun de ses objectifs et sape les efforts des médiateurs internationaux pour libérer les otages, a déclaré le premier représentant permanent adjoint de la Russie auprès de l'ONU, Dmitri Poliansky, dans une interview à RIA Novosti publiée ce 25 mai.
«Israël n’a absolument aucune raison d’arrêter les combats, même s’ils durent depuis sept mois. Et il est clair qu’il n’a atteint aucun des objectifs de son opération comme l’a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahou. Il est particulièrement troublant de constater que la vie des otages du Hamas est clairement en danger et qu'Israël ne prend aucune mesure pour résoudre le problème», a-t-il déclaré.
Selon Dmitri Poliansky, cette position israélienne complique les efforts des médiateurs internationaux qui tentent de parvenir à un cessez-le-feu à Gaza ainsi qu'à la libération des otages.
D’un autre côté, a ajouté le diplomate russe, les États-Unis disposent d’un levier sur Israël mais refusent de l’utiliser. Par ailleurs, ils critiquent tout appel visant à tenir les dirigeants israéliens pour responsables de la manière dont les opérations militaires sont conduites. De plus, rappelle Poliansky, les États-Unis se sont opposés à plusieurs résolutions onusiennes appelant à un cessez-le-feu.
«Ensuite, ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour saper la proposition visant à donner aux Palestiniens tous les droits d'adhésion à l'ONU. Cela révèle ainsi leur visage et leurs véritables intentions par rapport à Gaza et à Israël», a conclu le diplomate.
Le 7 octobre 2023, Israël a subi une sanglante attaque du Hamas sur son territoire. Les combattants du mouvement islamiste gazaouis sont entrés dans les zones frontalières, où ils ont ouvert le feu sur des militaires et des civils. Environ 1 200 personnes sont mortes, dont 20 Russes, et plus de 200 personnes ont été prises en otage.
En réponse, Tsahal a lancé l’opération «Épées de fer» dans la bande de Gaza, Israël a également annoncé un blocus complet de l’enclave. Selon le ministère palestinien de la Santé, plus de 35 800 personnes ont été tuées et 80 000 blessées.
Dans la nuit du 6 au 7 mai, Tsahal a débuté des opérations terrestres dans la zone orientale de Rafah. Cette grande ville du sud de la bande de Gaza, considérée comme le dernier bastion du Hamas, abrite plus d’un million de Palestiniens ayant fui les bombardements de l'enclave gazaouie. Une zone densément peuplée où la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute instance juridique de l'ONU, a ordonné le 24 mai à l'État hébreu de cessez ses opérations militaires.
Le ministère russe des Affaires étrangères a appelé à plusieurs reprises les parties au conflit à cesser les hostilités. Moscou est convaincu qu'un règlement n'est possible que sur la base d'une formule approuvée par le Conseil de sécurité de l'ONU, avec la création d'un État palestinien dans les frontières de 1967, avec pour capitale Jérusalem-Est.
