Il est posé sur son piton rocheux. En ruines, mais bel et bien là. Depuis plus de 800 ans, le château domine fièrement le village. Selon la route empruntée pour y accéder, il est tantôt caché par les arbres, tantôt visible en un coup d’œil. Quoi qu’il en soit, une fois à son pied, son imposante silhouette impressionne et fascine depuis de nombreuses générations.
Huit siècles d’histoire mais aussi d’oubli (juillet 2017)
De nombreuses familles y ont vécuPlusieurs familles y ont vécu, dont les trois principales à avoir été à la tête de la seigneurie de Domeyrat : les Papabeuf (1250-1348 environ), les de Langheac (1387-1619) et les de La Rochefoucauld (1619-1656). Ce sont ces derniers « qui vont embellir les lieux », précise Christian Poulet, directeur de Domeyrat Réinventé, association ayant signé un bail emphytéotique pour l’entretien et la gestion du site avec le Département, propriétaire.
Après les de La Rochefoucauld, progressivement, le château est délaissé et criblé de dettes. La Révolution française arrivée, le domaine est partagé entre trois communes (Domeyrat, La Chomette et Montclard), puis mis en vente sous forme de lots de 1793 à 1795. Parallèlement, son démantèlement a lieu en 1794. En 1979, le conseil départemental de la Haute-Loire rachète le monument à différentes familles et est classé monument historique le 30 décembre 1983.
Longue étude et fouilles préventivesAu fil des siècles, il connaît de nombreux changements. Entre le XIIe siècle et aujourd’hui, il n’a plus rien à voir. Pour autant, pas question de le laisser à l’abandon ! Après que la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) a effectué des fouilles préventives en 2021, les membres de Domeyrat Réinventé ont commandé une étude à Christophe Laporte, architecte du patrimoine. « Elle a duré deux ans et nous l’avons présenté à la Drac. » Il en ressort que de gros travaux vont avoir lieu dans les années à venir avec un objectif : tenter de visualiser la déambulation d’un seigneur, notamment en montant dans les étages et en se promenant au sommet sur le chemin de ronde.
Escaliers, murs, nouvelle entrée… Le château va retrouver de sa superbe grâce à cette consolidation et mise en valeur du donjon et de l’enceinte extérieure.
« On ne va pas faire quelque chose de moderne, ni tout refaire comme à l’identique de ce que l’on connaît. On veut être justes et ne pas mentir au public en faisant des choses qui n’auraient pas existé tel quel. »
L’idée est de se baser sur le passé. Sans copier.
La renaissance du château du marquis de La Fayette en Haute-Loire
Un mur en pisé (mode de construction en terre crue, comme l’adobe ou la bauge) va être monté entre deux tours côté ouest, des fenêtres évoquées, un escalier créé, le chemin de ronde réhabilité… Bref, un vaste chantier « pour sauver le château, l’embellir et lui faire gagner de la notoriété », indique-t-il.
Vers un début des travaux fin 2024-début 2025La première phase, dite de « travaux d’urgence », devrait débuter fin 2024-début 2025. « On sera sur de la consolidation des murs ouest et de la salle souterraine qui prend l’eau, où nous faisons nos visites », détaille Christian Poulet. La seconde phase se penchera sur la face nord et le donjon (murs, fenêtres, escalier) et/ou l’entrée qui va être repensée « pour un meilleur accueil ». Cinq à sept ans de travaux seront nécessaires pour mener à bien ce beau projet estimé à 3 millions d’euros. Ne reste plus qu’à trouver le financement auquel participent déjà la Région, le Département, les Rives du Haut-Allier, la Drac, l’Europe et l’association Pays de Lafayette.
Réunion publiqueDomeyrat Réinventé organise une réunion, samedi 1er juin, à 16 heures, dans la salle des fêtes de Domeyrat. Elle présentera l’étude concernant la sauvegarde du château.
Maryne Le Goff
