Le consortium d’entreprises françaises Agriculture décarbonée (Low Carbon Agriculture-LCA) vient de réaliser une belle opération de communication auprès des producteurs chinois, notamment de la filière porcine, à l’occasion du salon de l’élevage CAHE (18-20 mai), à Nanchang, avec le concours de l’écosystème local du soutien à l’export français. Le salon CAHE, c’est le grand rendez-vous […]
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Le consortium d’entreprises françaises Agriculture décarbonée (Low Carbon Agriculture-LCA) vient de réaliser une belle opération de communication auprès des producteurs chinois, notamment de la filière porcine, à l’occasion du salon de l’élevage CAHE (18-20 mai), à Nanchang, avec le concours de l’écosystème local du soutien à l’export français.
Le salon CAHE, c’est le grand rendez-vous des professionnels de l’élevage en Chine, qui tourne dans plusieurs villes chinoises. C’est cette édition de Nanchang qu’ont choisi plusieurs membres du consortium Agriculture décarbonée (Low Carbon Agriculture-LCA), lancé il y a quelques mois et porté par Stratexio, pour réaliser une belle opération de communication collective à destination des producteurs chinois.
Concrètement, cinq membres du consortium adressant les marchés de l’élevage avec des solutions durables – Cooperl, Nor-Feed, Asserva, Mg2Mic et Lallemand Animal Nutrition – ont signé le 18 mai, lors du salon, un protocole d’accord formalisant leur volonté commune de promouvoir ensemble leurs solutions pour une agriculture plus durable, afin de répondre aux nouvelles priorités chinoises dans ce domaine.
Le terrain avait été préparé par Cooperl, une importante coopérative bretonne d’éleveurs présente de longue date sur le marché chinois. Bertrand Convers, délégué aux relations extérieures chez Cooperl, a précisé au Moci, lors d’une visioconférence, que son responsable commercial en Asie a mobilisé en amont de l’opération le réseau diplomatique français -dont l’ambassade et Business France– qui a apporté son soutien à cette initiative collective, et prévenu les médias chinois. C’est d’ailleurs sur le stand de Cooperl que la signature a eu lieu.
Objectif : surfer sur la demande chinoise en méthodes et solutions décarbonées. « La Chine a un ordre du jour affirmé pour réduire l’empreinte carbone de son secteur agriculture-élevage, avec un affichage très marqué des autorités dans ce domaine » confirme au Moci Olivier Clech’, dirigeant de Nor-Feed, une biotech qui produit des additifs naturels pour l’alimentation animale, présent lors de l’événement. « Nous avons voulu montrer que des sociétés françaises étaient prêtes à se regrouper pour répondre à la demande », précise-t-il également en visioconférence depuis le Japon, où il s’est rendu après la Chine.
Il est vrai que le marché chinois est considérable, le premier mondial pour le bétail et l’alimentation animale, représentant à lui seul près de 50 % du marché du porc. Or, le pays a une double priorité dans ce domaine : la sécurité alimentaire et la neutralité carbone à horizon 2060. D’où des réformes en cours de ses systèmes agricoles et alimentaires via l’amélioration des méthodes de fertilisation, l’introduction de systèmes de nutrition animale et de génétique plus efficaces et enfin le développement de filières énergétique à partir du méthane.
Autant d’opportunités pour des sociétés françaises qui développent déjà des solutions mais ont fait le choix de se regrouper en consortium pour apporter des réponses plus globales.
Le protocole d’accord a été signé le 18 mais sur le stand de Cooperl, devant la presse chinoise, par les représentants des cinq sociétés membres du consortium français, en présence du consul général de Wuhan, Jean-Yves Roux et de la conseillère agricole de l’ambassade de France, Caroline Robert.
Dans ce cadre, les sociétés s’engagent concrètement à « mutualiser leurs efforts pour apporter leur offre (produits, services, équipements) aux acteurs de l’industrie chinoise de l’élevage avec une approche globale », et à partager « leur compréhension des besoins du marché chinois, afin d’y apporter la réponse la plus adaptée, d’un point de vue technique, économique et environnemental. »
Pour Bertrand Convers, c’est le bon moment pour agir en consortium : « L’élément fédérateur de ce regroupement, c’est la décarbonation, indique-t-il. Nous sommes en train de passer à l’action avec des éléments de preuve que nos solutions durables complémentaires sont pertinentes. » Et en Chine, d’après ce bon connaisseur du marché, les savoir-faire français sont appréciés : « aujourd’hui en Chine, nous bénéficions d’une reconnaissance ». Il sait de quoi il parle : fin 2023, Cooperl a organisé une vaste opération de relations publiques sur toute l’Asie, à travers trois séminaires consacrés aux méthodes de gestion durable des élevages porcins et organisés en Chine, en Thaïlande et au Vietnam. Quelque 400 acteurs asiatiques de ce secteur y ont assisté.
Il est encore trop tôt pour évaluer l’impact commercial de l’opération menée lors de CAHE. Mais elle a été l’occasion, pour les membres du consortium LCA qui y ont participé, d’ouvrir les carnets d’adresse et d’être mis en contact avec des partenaires potentiels en Chine avec l’objectif de se faire référencer parmi leurs fournisseurs. Rendez-vous est d’ores et déjà pris, pour les membres du consortium adressant les filières animales, pour une nouvelle opération lors d’un événement en visioconférence sur le thème des ruminants, en juillet, puis lors du salon Eurotier de Hanovre, l’un des plus importants salons européens dédiés à l’élevage, en novembre 2024.
Christine Gilguy
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