Les semaines sont-elles désormais comptées pour Rishi Sunak à la tête du Royaume-Uni ? Le Premier ministre britannique a annoncé mercredi la tenue d'élections législatives le 4 juillet, mettant fin à des mois de suspense quant à la date de ce scrutin. "Plus tôt dans la journée, je me suis entretenu avec Sa Majesté le roi pour demander la dissolution du Parlement. Le roi a accédé à cette demande et des élections législatives se tiendront le 4 juillet", a déclaré le dirigeant conservateur de 44 ans, s'exprimant sous la pluie, depuis le perron du 10, Downing Street.
Alors que l'opposition travailliste est largement favorite pour ces élections, il reste donc un peu plus de six semaines à Rishi Sunak pour inverser la tendance.
Le Premier ministre se bornait jusqu'à présent à évoquer des élections "au second semestre" de l'année 2024. Mais face aux sondages calamiteux pour les "Tories", la pression se faisait de plus en plus forte sur le chef du gouvernement pour appeler les électeurs aux urnes, ou au moins pour clarifier ses intentions, alors que le scrutin pouvait se tenir en théorie jusqu'en janvier 2025.
Une série de bonnes nouvelles sur le plan économique - retour de la croissance et coup de frein à l'inflation - auraient fini par le convaincre de se lancer, dans des élections qualifiées de "quasi-anticipées" par la presse britannique. "J'espère que le travail que j'ai accompli depuis que je suis devenu Premier ministre montre que nous avons un plan et que nous sommes prêts à prendre les mesures audacieuses nécessaires à l'épanouissement de notre pays", a-t-il déclaré ce mercredi devant les journalistes.
Après quatorze ans de pouvoir conservateur marqués par le référendum du Brexit puis la succession de cinq Premiers ministres en huit ans, les Britanniques semblent décidés à tourner la page et à envoyer le travailliste Keir Starmer, ancien avocat de 61 ans, au 10, Downing Street.
Les sondages donnent le Labour, positionné au centre gauche, autour de 45% des intentions de vote, loin devant les conservateurs, relégués entre 20% et 25%, et le parti anti-immigration et anti-politiques climatiques Reform UK (12%). Avec un mode de scrutin à la majorité simple à un tour dans les 650 circonscriptions du Royaume-Uni, de tels résultats se traduiraient par une large majorité pour les travaillistes.
Selon le journal britannique The Guardian, ces élections pourraient amener le Labour à obtenir un peu plus de 470 sièges, alors que la cap de la majorité se situe à 326 députés. De leur côté, les Conservateurs perdraient près de 300 sièges, et ne garderaient qu'un peu plus de 80 élus. De quoi les voir sérieusement talonnés par les libéraux démocrates, qui pourraient empocher de leur côté près de 50 sièges. La mission sauvetage commence désormais pour le Premier ministre britannique.