La crise économique mondiale a engendré une série de problèmes pour les commerçants, en particulier pour ceux qui importent des marchandises depuis la Chine. Une des difficultés majeures réside dans la pénurie de conteneurs, ce qui a entraîné une augmentation spectaculaire des coûts de frêt. Depuis le 6 mai, le prix d'un conteneur a bondi de 5000 à 9500 dollars, tandis que le coût d'un CBM (cubic meter, mètre cube) est passé de 130 000 à 165 000 FCfa.
Les tensions géopolitiques et les conflits dans des régions clés telles que la mer Rouge, ont contribué à cette situation délicate. Les attaques répétées des rebelles houthis au Yémen et la sécheresse affectant le canal de Panama, ont perturbé les routes maritimes essentielles pour le commerce mondial. En conséquence, le trafic de conteneurs vers les ports de la mer Rouge, a diminué, aggravant la pénurie existante.
Cette crise a des répercussions directes sur les commerçants chinois, dont les exportations vers l'Europe ont dépassé les 500 milliards de dollars l'année dernière. La hausse des coûts de frêt affecte également les importations en provenance d'autres pays asiatiques, avec une augmentation allant jusqu'à 146 % du frêt maritime. Les conséquences sont déjà palpables sur les prix des produits importés, avec une augmentation attendue de 100 % à 146 % sur le frêt.
Les professionnels du secteur mettent en garde contre une augmentation imminente des prix des produits importés, en particulier en provenance d'Asie. Cette hausse des coûts de frêt s'ajoute aux difficultés déjà rencontrées par les importateurs mauriciens, qui font face à une pénurie de devises.
En parallèle, les relations sino-américaines tendues contribuent à aggraver la situation. Les organisations patronales américaines ont récemment demandé des mesures pour contrer l'hégémonie chinoise dans le secteur maritime, ce qui pourrait entraîner de nouvelles tensions et augmenter encore les prix pour les consommateurs finaux.
Dans ce contexte, les investissements en cybersécurité deviennent également cruciaux, pour garantir le bon fonctionnement des infrastructures portuaires et assurer la sécurité des échanges commerciaux mondiaux. En février, l'administration Biden a promis d'allouer plusieurs milliards de dollars à cet effet, soulignant l'importance stratégique de ces investissements dans un monde de plus en plus connecté et dépendant du commerce maritime.