Avec quinze victoires, six défaites et un nul en vingt-deux rencontres, les Soldats roses caracolent pourtant en tête du championnat (67 points) depuis février, avec actuellement deux longueurs d'avance sur leur dauphin toulousain, mais surtout neuf sur le troisième, Bordeaux-Bègles.
Deux clubs qui sont, par le hasard du calendrier, leurs prochains adversaires: Toulouse dimanche donc (23e journée), l'UBB le 19 mai (24e journée).
Pour le néo-international (2 sél.) Léo Barré, "les quatre matches qui nous restent sont des finales pour nous: on va les jouer les uns après les autres, mais c'est sûr que si on ne prend pas de points ce week-end, on peut se mettre vraiment dans la +mouise+ pour la suite".
Les hommes du manager Laurent Labit et de l'entraîneur principal Karim Ghezal, arrivés du XV de France après le Mondial-2023, créent la surprise en cette saison 2023-2024, qui pourrait être celle de leur premier Bouclier de Brennus depuis 2015.
Efficacité
Et pourtant, leur aura médiatique et populaire est encore loin de rejoindre celle des grosses écuries du championnat.
"Depuis le début de la saison, on travaille très dur et je pense que notre place n'est pas volée", rétorque le troisième ligne parisien Mathieu Hirigoyen, pour qui "moins on parle de nous, mieux on se porte".
"Le plus important, c'est qu'il reste quatre matches et qu'on va essayer d'aller en demies", ajoute-t-il.
La recette du Stade français pour y parvenir est on ne peut plus simple: une défense intraitable (397 points seulement d'encaissés, soit 18 par match en moyenne), mise en place par le "sorcier" anglais Paul Gustard, et un mental qui fait gagner leurs matches aux Parisiens, même acculés dans leur camp, voire menés au score.
Une gageure quand on sait que leur attaque est la deuxième moins efficace du championnat, avec seulement 458 points de marqués en 22 matches, soit une moyenne de 20,8 points par rencontre.
"On a confiance en notre système", assure malgré tout Gustard, en rappelant que le Stade français est l'équipe la plus performante hors de ses bases (6 victoires).
Pour remporter des matches, "il faut marquer un point de plus que l'adversaire. Donc si on ne marque pas beaucoup et que l'on gagne (quand même), c'est que l'adversaire marque encore moins", affirmait récemment dans une pirouette le talonneur parisien Lucas Peyresblanques.
Avant d'ajouter, en souriant: "ça ne ravit pas forcément les téléspectateurs et les amateurs de rugby mais nous, ce qu'on veut, c'est gagner et être efficaces".
"Caractère"
Une efficacité qui se vérifie notamment en fin de rencontre, quand il s'agit de renverser le cours de jeu.
Comme le 23 mars contre Lyon (victoire 22-13, ndlr), où les Parisiens avaient tremblé jusqu'à la 73e minute et un essai salvateur de leur deuxième ligne Tanginoa Halaifonua, ou lors de la 21e journée face à Bayonne (victoire 28-24, ndlr), où, menés pendant tout le match, ils s'en étaient sortis dans les arrêts de jeu grâce à leur troisième ligne Giovanni Habel-Küffner.
De quoi faire dire à Léo Barré que "pour la fin de saison, il faut qu'on entame mieux nos matches si on veut aller dans le dernier carré".
Interrogé récemment sur ce supplément d'âme qui donnerait presque l'impression que l'équipe ne doute jamais, Mickaël Ivaldi, l'autre talonneur parisien, répond simplement: "la force de notre collectif, c'est le caractère".
"On a une marge de progression donc il faut qu'on bosse encore, mais on a confiance en nous, le groupe est incroyable, conclut-il. Et c'est beau".