À Causse Vézère, il fait quasiment partie des murs. Taulier du vestiaire depuis son arrivée il y a six ans, Jo Leite a tout vécu ou presque au RCV. Du championnat Honneur à la Fédérale 2.
« Il y a cinq ans, on remportait la finale de Terroir Honneur face à Pompadour. Et dimanche, on joue un match de phase finale de Fédérale 2. C’est quand même un truc incroyable. Surtout qu’on a la moitié de l’équipe qui était déjà là en Honneur », pose le demi de mêlée qui confesse avoir eu chaud pour la qualification, Causse Vézère ne devant sa place qu’au bonus offensif perdu par… Malemort.
« On a terminé la phase régulière par quatre défaites de suite. À Belvès, j’ai passé la fin du match sur le banc à regarder le résultat de Malemort. On n’était pas serein du tout mais ça nous représente bien en fait. Au RCV, on est capable de battre largement le premier comme de perdre largement contre le dernier », sourit Jo Leite qui n’imagine pas la saison de son club se terminer dimanche soir.
Pas à ce stade de la compétition, comme cela avait déjà été le cas il y a deux ans, après une défaite à Courbevoie.
« On a eu une semaine de coupure pour vraiment tirer un trait sur ces derniers matchs de championnat. La phase finale, c’est autre chose. Il faut arriver à faire la bascule dans la tête et on veut tous poursuivre la saison. Le groupe n’a pas beaucoup changé depuis Courbevoie et je pense qu’on a tous gagné en maturité depuis ce match. On a plus d’expérience collective. Et puis notre qualification cette année, on ne l’a même pas vraiment célébrée puisqu’on venait de prendre 50 points à Belvès. Il n’y a pas eu d’effusion de joie donc on veut vivre ça dimanche soir si tout se passe bien. »
Et pour que tout se passe bien, les joueurs du RCV vont devoir répondre présents d’entrée de jeu face à une formation qui a terminé troisième de sa poule, avec dix points d’avance sur la quatrième place. Ce qui lui donne un précieux avantage sur ce match sec de barrage de recevoir Causse Vézère.
Entraîner par son... grand frère« À notre niveau, on ne peut pas se permettre de n’être qu’à 100 %. On est moins costaud que les autres, moins puissant donc on doit compenser par une envie et une détermination de 120 % », explique Jo Leite. Un discours que prône, généralement chaque veille de match, Cédric… Leite, son frère, entraîneur des arrières.
Au fait, c’est comment d’être entraîné par son grand frère ?
« Ah ! Je te garantis que s’il doit me fumer sur le terrain, tu peux être sûr qu’il ne va pas se gêner (rires). Et tant mieux. Au rugby, notre relation de frères n’interfère pas. Il fait ses choix et moi, avec les autres leaders de jeu, je lui fais remonter le ressenti des joueurs. On ne mélange pas tout et c’est peut-être aussi pour cela que ça fonctionne plutôt bien. »
Benjamin Pommier