L'exploitation de l'eau à Volvic par Danone, qui commercialise également les bouteilles d'Évian et de Badoit, ne fait pas l'unanimité parmi les actionnaires de l'entreprise. Fin avril, l'un d'eux a reproché le "déni" de la firme face à l'amenuisement dans la ressource en eau, dans le Puy-de-Dôme.
Après Nestlé, Danone fait à son tour l'objet de doutes sur l'exploitation de la ressource en eau. À l'occasion de l'assemblée générale de l'entreprise propriétaire notamment des marques Évian, Volvic et Badoit, le directeur général, Antoine de Saint-Affrique, a cherché à rassurer sur les contrôles sanitaires "extrêmement rigoureux" dont les usines font l'objet.
Mais c'est sur l'aspect environnement que le dirigeant a aussi été interrogé. Un des participants a ainsi exprimé ses réserves sur la politique de la firme vis-à-vis de la rareté de la ressource en eau.
Cet actionnaire originaire "du pays de Volvic" a reproché au groupe son "déni" sur l'état de la ressource auvergnate.
"Nous, ce qu'on constate, c'est que les sources en aval de l'impluvium [exploité par Danone] sont en train de s'épuiser. (...) Allez-vous continuer à avoir de bons résultats sur l'eau minérale au prix de la prédation et de l'assèchement des ressources ?"
"Nous ne sommes manifestement pas d'accord", a répondu le secrétaire général de Danone, Laurent Sacchi. "En cas de stress hydrique, (...) de raréfaction de la ressource notamment pendant les périodes d'été", le groupe s'est entre autres engagé à prélever moins de volumes, a-t-il mis en avant.
Selon le groupe, l'ensemble des industriels des eaux prélèvent 0,03 % de la ressource en eau en France, dont 0,008% pour Danone.
Actes de malveillanceLes installations de l'usine d'embouteillage Volvic ont été la cible d'actes de malveillance dans la nuit de mardi 30 avril au mercredi 1er mai. Il n'y a pas de blessé mais l'origine criminelle de cet événement est établie.
Deux individus seraient impliqués, filmés par les caméras de surveillance. Ils ont laissé une inscription sur un mur : "Extractivisme de l’eau? Nan mais à l’eau quoi." Pour l'heure, cette action n'a pas encore été revendiquée plus explicitement.
C'est la première fois que ce site de Danone, le géant de l'agroalimentaire, est victime de tels agissements. Celui-ci, en revanche, est depuis plusieurs années dans le viseur d'associations environnementalistes, lesquelles s'opposent à l'embouteillage de l'eau et à l'exploitation d'une ressource qui relève, selon elles, du bien commun.
Avec AFP
