Malgré une labellisation remontant à plus de quatre ans et un engouement autour de son cœur d’activité, la Maison sport santé à Montluçon souffre encore d’un déficit de notoriété, reconnaît son président. Pourtant son équipe s’attache à "accompagner les personnes vers des activités sportives ou de bien-être", résume Bruno Bouriquat.
Avec un objectif de prévention en tête : prévenir plutôt que guérir, ou en l’occurrence, courir plutôt que guérir - ou toute autre activité physique de son choix. Une mission d’intérêt général, encore plus dans un territoire souffrant de désertification médicale et à la population vieillissante.
"Effets bénéfiques""On note beaucoup d’effets bénéfiques au sport santé", développe le responsable. "Sa pratique fait baisser l’usage des traitements, apporte aussi un bien-être psychologique qui est très important." Et ce genre d’activité ne s’adresse pas seulement aux seniors, mais aussi à ceux souffrant de maladie chronique ou aux plus jeunes soucieux de leur hygiène de vie.
"Les gens commencent à prendre conscience de tout ça, ça se démocratise, sûrement car on en parle de plus en plus", analyse, ravie, Élodie Girardi. L’éducatrice, qui mène des séances de renforcement musculaire, de coordination des mouvements, sur le travail d’équilibre, etc., l’observe au quotidien.
Mes pratiquants se rendent compte des bienfaits du sport santé. J’ai l’exemple d’une femme de 80 ans, qui venait au début en marchant avec sa canne de peur de tomber, et qui après se permettait de la poser
Effet de mode ou bouche-à-oreille, le nombre d’adhérents ne cesse d’augmenter chaque année. La Maison sport santé en compte désormais 168, deux fois plus qu’au lancement de la structure.
Sur place, les utilisateurs peuvent profiter de tests d’aptitude, de santé… Le site se veut comme une plateforme redirigeant vers les structures les plus qualifiées selon les profils, les besoins et les envies, ce qui tombe bien, Montluçon ne manquant pas de clubs.
Des séances dans les communes aux alentoursLes structures existantes développent la partie sport santé. "Les fédérations les incitent à le faire. Même si, au-delà de l’effet de mode, ce serait bien qu’ils s’y mettent vraiment", lance Philippe Foltier, secrétaire de l’association.
L’équipe de la Maison sport santé va proposer des formations qualifiantes APA (activité physique adaptée) pour une douzaine d’éducateurs. "Nous prendrons en charge une grande partie du coût, ce qui peut être intéressant", glisse Bruno Bouriquat, qui par ce biais espère inciter les clubs à développer leurs sections dédiées.
Autre axe pour toucher toujours davantage d’habitants : "On développe le sport santé avec les communes aux alentours, car c’est compliqué pour certains de venir jusqu’à Montluçon. Donc nous faisons en sorte d’aller à eux pour des séances sur place", explique Bernard Baudet, médecin bénévole.
Proactifs, les membres de l’association lancent un message à l’attention des professionnels, pour les inciter à prescrire davantage de sport sur ordonnance. Car pour Philippe Foltier, "il faut que les médecins fassent davantage leur travail de prévention".
Pratique :Centre de médecine du sport, espace Boris-Vian, au 27, rue des Faucheroux. Permanence les matins du lundi au vendredi, de 9 à 12 heures. Renseignements au 04.70.05.09.73, à medecinedusportmontlucon@wanadoo.fr, ou www.cms-montlucon.com. Tarifs : 10 euros pour l’adhésion, 2 euros pour une séance de sport santé.
Julien Pépinot
