« La Fée des bois » est une œuvre emblématique des collections de la Cité de la tapisserie, constamment sous les feux de l’actualité depuis une dizaine d’années. Elle est l’œuvre d’Antoine Jorrand (1864-1933), artiste et manufacturier aubussonnais, issu d’une famille bien connue localement.
C’est lui qui composa le carton de la « Fée des bois », une tapisserie monumentale de 3,53 mètres sur 2,42 mètres, tissée en 1909, propriété de la Cité de la tapisserie qui l’a achetée en 1997 à un marchand parisien alors qu’elle était restée pendant des décennies dans une famille d’Antibes.
Après un retissage, une restaurationAprès six années de recherches et de tissage, l’Atelier Bernet réalisa à partir de 2014 le retissage de l’œuvre, répondant ainsi à une commande de Francine Ortiz, collectionneuse et mécène de la tapisserie. Un travail titanesque pour Catherine Bernet et ses deux lissiers, Thierry Gaudoin et Vincent Feix, qui se sont trouvés confrontés à une réalisation pour le moins complexe qui a mobilisé une partie de la filière textile locale.
La Cité de la tapisserie a lancé l’an dernier un appel d’offres pour restaurer « La fée des bois ». C’est un atelier local, celui de Jean-Marie Dor et de Carole Redais, qui l’a emporté de haute lutte, en dépit de la concurrence d’une demi-douzaine d’entreprises.
« La Fée des bois » est depuis quelques jours en restauration dans l’atelier de la rue Vaveix. Il faudra 300 heures d’un travail méticuleux pour lui donner une nouvelle jeunesse. Les parties tissées en soie sont notamment dégradées, certaines sont même manquantes, d’autres sont usées. L’œuvre a subi un insolemment bien visible. Les Musées de France ont validé le devis et la proposition technique de l’atelier Dor-Redais. C’est désormais une affaire de patience et de savoir-faire.
