Ça y est, les arbres de la place d’Allier verdissent, par la tête… et maintenant par les pieds?! En bas de chaque tronc, un bac végétalisé entoure dorénavant chaque individu. "Ces nouvelles plantations apportent plus de fraîcheur, du renouveau, et améliorent le cadre de vie des habitants en ajoutant de la couleur à toutes les saisons", expose Juliette Hochart, paysagiste au service voirie et aménagement à la Ville de Moulins. Car non seulement ces bacs permettent de lutter contre les îlots de chaleur l’été, mais ils ont vocation à rester en place en permanence. Une trentaine d’espèces végétales y ont été plantées, produisant un foisonnement de verdure diversifiée, été comme hiver.
Foisonnement été comme hiverPar exemple des roses de Noël qui fleurissent très tôt dans l’année, bientôt des iris, des lavandes l’été, ou encore des campanules, qui ont une longue période de floraison.
La Ville a choisi essentiellement des plantes vivaces, qui se renouvellent donc d’elles-mêmes d’une année à l’autre, pour limiter l’entretien, notamment en évitant au service des espaces verts d’avoir à replanter tous les ans. Mieux, " les vivaces se multiplient facilement, on pourra donc se resservir des pousses de la place d’Allier pour les implanter à d’autres endroits de la ville, pour permettre une certaine économie en fournitures", explique Serge Wauters, responsable au service espaces verts.Juliette Hochart et Serge Wauters
L’opération aura coûté 41.000 euros à la Ville de Moulins, uniquement pour l’achat des plantes et des bacs, créés par une entreprise du Maine-et-Loire, spécialisée en mobilier urbain, nommée ATECH. "Puis tout a été fait en interne, par les services voirie aménagement et les espaces verts", détaille Dominique Legrand, maire adjointe à l’urbanisme, qui tient à féliciter leur savoir-faire.
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Contre les incivilitésL’intérêt de ces nouveaux aménagements n’est pas qu’esthétique. En plus d’améliorer le bien-être des Moulinois, les bacs végétalisés assurent maintenant celui des arbres. Les vingt-neuf frênes et gleditsias, plantés de part et d’autre de la place d’Allier au moment où elle a été rénovée, en 2010, sont ainsi préservés. D’abord, car la terre, qui les enveloppe désormais, conservera mieux l’humidité, repoussant les problèmes en cas de sécheresse.
Les bacs occasionneront aussi moins de tassements de terre et de "coups des pare-chocs des voitures", à cet endroit où le stationnement est toléré le matin. "Sur les cours, nous avons dû abattre plusieurs arbres à cause de ces dégradations progressives opérées par les voitures", se désole Mathieu Geffray, adjoint en charge du développement durable et de la transition écologique. Plusieurs autres incivilités devraient être repoussées par ces nouvelles installations : les jets de mégots de cigarettes par exemple, "car on a moins tendance à les jeter en hauteur."
"Un arbre n’est pas un poteau, c’est un être vivant""De plus, on s’aperçoit que plus un espace est entretenu, plus les gens le respectent", selon Serge Wauters. Il sera aussi plus difficile pour les commerçants d’attacher leurs chaises aux arbres, ou pour les cyclistes d’y attacher leurs vélos, car il le rappelle : "Un arbre n’est pas un poteau, c’est un être vivant".
Texte Emeric EnaudPhotos Corentin Garault
